Deux migrants ont été gravement blessés par balle dans un camp de Loon-Plage, près de Dunkerque, dans la nuit de mardi à mercredi. De nouveaux tirs ont été entendus ce jour, aux alentours de midi. La semaine dernière déjà, neuf Soudanais avaient été la cible de tirs. Un phénomène qui s'amplifie depuis le mois de mai.
Deux fusillades en moins de 24 heures. La première s'est déroulée dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 septembre dans le vaste camp de migrants de Loon-Plage, situé le long du canal de dérivation de Bourbourg à Loon-Plage (Nord). Il était plus de minuit lorsque des coups de feu ont retenti au beau milieu de la jungle. Le bilan est lourd, deux migrants ont été gravement blessés : l’un a reçu une balle dans le crâne, l’autre au niveau du thorax.
Dépêchés sur place, les secours ont pris en charge les deux blessés : le premier a été héliporté entre la vie et la mort au CHU de Lille, le second a été admis aux urgences du CH de Dunkerque en urgence absolue.
Au lendemain de cette soirée violente, de nouveaux tirs ont résonné dans le camp ce mercedi aux alentours de 13 heures. Une personne a été blessée et son pronostic vital serait engagé, selon une source policière avec qui nous avons pu échanger.
Un groupe d'exilés afghans habitants du camp, où plus de 400 exilés survivent dans des conditions de vie déplorables, avance une altercation entre des Kurdes irakiens qui aurait dégénéré. La victime aurait été touchée à la tête avant de s'écrouler sur le sol. Les secours ont ensuite été dépêchés sur place. Une enquête, confiée à la police judiciaire de Coquelles, a été ouverte.
Dans la soirée du mardi 30 août dernier déjà, neuf Soudanais avaient été blessées par balle dans ce même camp. Selon nos confrères de la Voix du Nord, l’un d’eux est toujours dans le coma une semaine après la nuit de violence. La police judiciaire a été saisie et trois Kurdes ont été interpellés durant le week-end. Ce lundi, ils ont été mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs.
Des fusillades à répétition depuis le mois de mai
Depuis mai, les fusillades se répètent dans les campements de Loon-Plage. "On sait qu’il y a parfois des règlements de compte mais c’est la première fois que c’était aussi proche de nous, on entendait les balles siffler dans les arbres", témoignait alors Mickaël, un bénévole que nous avions rencontré sur place à l’époque.
La peur s’est installée, comme le confirmait à notre équipe un père de famille qui survivait dans le campement en attendant de traverser la Manche. "Ici, c’est dangereux pour tout le monde : les gens de passage, les familles, les enfants, les bébés, les plus vieux, les hommes et les femmes", expliquait-il alors.
Le lendemain de ces rencontres, un homme d’une trentaine d’années avait perdu la vie après avoir été la cible de tirs dans le même camp.