La journée de mercredi a été particulièrement agitée dans les coulisses de l’Union sportive du littoral de Dunkerque (USLD).
Entre l’interview du président Souarnec donnée la veille à BeIN Sports, la nomination de Jocelyn Blanchard et la séparation inattendue du club avec Claude Robin, les événements se sont précipités ce mercredi autour de l'US Dunkerque.
La Fédération française de football a acté la promotion en Ligue 2 la saison prochaine de Pau et Dunkerque, premier et deuxième de National (3e
div.) avant l'arrêt anticipé du championnat, selon une délibération rendue publique jeudi. "Le nombre d'accessions et de relégations à appliquer à l'issue de la saison 2019-2020 sera celui expressément prévu dans le règlement du championnat concerné", a décidé lundi le comité exécutif de la FFF à propos du National, d'après le procès verbal de la séance, publié jeudi.
"L'attente fut longue, mais c'est désormais officiel, nos Maritimes évolueront bien en Ligue 2 la saison prochaine !", s'est empressé d'écrire sur Twitter le club de Dunkerque.
Dans ce contexte agité, la nouvelle de l’éviction de Claude Robin a fait l’effet d’une bombe. Une annonce qui est tombée brutalement hier après-midi sous la forme d’un communiqué du club. Le texte est laconique : « Le club de l’USL Dunkerque informe en ce mercredi 13 mai ne pas avoir trouvé d’accord avec son coach Claude Robin pour la prolongation de son contrat. L’USLD tient à remercier Claude Robin pour son implication depuis son arrivée au club en septembre 2018. Le club tient également à souligner le travail remarquable de son ancien entraîneur qui a notamment permis à l’équipe de se maintenir lors de la saison 2018-2019 et qui est désormais aux portes du monde professionnel. L’USLD souhaite à Claude Robin une bonne continuation pour la suite de sa carrière."
[⚠] L'USL Dunkerque et Claude Robin mettent fin à leur collaboration. ?⚪https://t.co/PkGC04cZh6
— USL DUNKERQUE (@usldunkerque) May 13, 2020
« Le sentiment du devoir accompli »
Pourtant, tout laissait à penser que l’entraîneur savoyard, dont le contrat prenait fin le 30 juin, poursuivrait sa collaboration avec l’USLD. Les résultats plaidaient en sa faveur. Arrivé dans des circonstances difficiles en septembre 2018, à un moment où l’USLD était au fond du classement, l’entraîneur savoyard a su assurer le maintien en championnat national, avant d’obtenir l’accession à l’issue de cette saison tronquée. Le renouvellement semblait logique. Que s’est-il donc passé en ce début de semaine ?Claude Robin ne s’attendait visiblement pas à cette issue. Dans un long communiqué envoyé à France Football, l’ancien joueur du LOSC s’exprime longuement sur cette séparation. Visiblement, il accuse le coup.
« Je viens d’apprendre par l’intermédiaire de mon Président que je ne serai plus l’entraîneur de Dunkerque la saison prochaine. Avant de quitter mes fonctions d’entraîneur de l’USLD à l’issue de mon contrat le 30 juin prochain, j’ai souhaité adresser ce dernier message à tous les amoureux du club. J’ai passé deux superbes saisons à la tête de cette équipe. Tout n’a pas toujours été simple et nous avons traversé beaucoup de difficultés tous ensemble. La récompense n’en a été que plus belle avec cette accession en Ligue 2. Elle n’a été rendue possible que par la magnifique solidarité dont les gens du Nord savent faire preuve. Collectivement, nous avons pu mesurer la part de réalité qui existe dans ce que nous croyons impossible.
C’est pourquoi, je veux aujourd’hui remercier tous ceux qui ont permis cela : le président, Jean-Pierre Scouarnec, dont l’investissement et la passion nous ont toujours accompagnés ; les supporters, dont la ferveur nous a portés lors de nombreuses rencontres ; les salariés et les bénévoles, qui travaillent dans l’ombre et font la vie du club. Je souhaitais aussi saluer mon staff et surtout mes joueurs qui ont accompli des prouesses matches après matches. J’ai partagé avec eux une aventure humaine inoubliable. Je les en remercie aujourd’hui.
Je croyais sincèrement avoir mérité de continuer la route avec vous tous. Le club en a finalement décidé autrement. Je ne peux évidemment cacher mon immense déception mais j’accepte cette décision. Je pars avec le sentiment du devoir accompli, en ayant rempli ma mission. Désormais, l’USLD va entrer dans un nouveau projet qui doit lui permettre de grandir un peu plus et je lui souhaite la même réussite pour le futur que celle qui nous a accompagnés depuis près de deux ans. »
La patte Blanchard ?
La séparation se fait donc courtoisement entre les deux parties. Mais on peut se demander en quoi l’accord n’a pu se réaliser. Problème de salaire forcément supérieur pour un entraîneur de ligue 2 par rapport à un entraîneur de National ? Question de moyens pour la prochaine saison au niveau de l’encadrement, des structures et du recrutement ? Possible, sans plus. Car jusqu’à présent, Jean-Pierre Scouarnec et Claude Robin semblaient en parfaite osmose après une collaboration de 19 mois sans nuages.Dès lors, on peut se demander si l’arrivée confirmée la veille de Jocelyn Blanchard n’a pas tout bouleversé. L’ancien directeur sportif du RC Lens a été désigné « directeur du développement et de la recherche ». Un titre inédit qui devrait lui conférer des fonctions supérieures à celles inhérentes de directeur sportif. On peut penser que cet ancien joueur de l’USLD, où il débuté sa carrière, sera le numéro 2 du club derrière le président, mais couvrira surtout les dossiers sportifs comme le recrutement, sachant que Edwin Pindi, le directeur général, continuera à gérer les dossiers administratifs, comme la rénovation du stade Marcel-Tribut.
Souvent, les managers fraîchement nommés viennent avec leur staff, ou au minimum, des idées de changement. Jocelyn Blanchard souhaitait-il mettre en place un encadrement autour (où à la place ?) de Claude Robin. C’est une hypothèse. En tous cas, sa première tâche est de recruter un nouvel entraîneur.
Ceux présents sur le marché sont pléthore. Des techniciens renommés, sont inscrits à l’UNECATEF (le syndicat des entraîneurs) comme disponibles. Mais des gens comme Philippe Montanier, Jocelyn Gourvennec, ou Michaël Landreau, pour ne prendre que quelques exemples, n’entrent pas dans les moyens d’un club fraîchement issu du championnat national.
La piste Mercadal
Mais d’autres, qui ont un vécu d’entraîneur en ligue 1 ou en ligue 2, sont plus accessibles. Dans ces profils moins ambitieux, on trouve celui, intéressant, de Fabien Mercadal. Celui-ci connaît bien « la maison » puisqu’il a dirigé l’équipe, avec un certain succès, entre 2012 et 2016. Arrivé alors que l’USLD évoluait en CFA, Il fait monter Dunkerque, qui restera dans le haut du tableau durant trois saisons en championnat national.
Cela lui amènera des sollicitations de clubs plus huppés. Ce Provençal entraînera ainsi Tours (2016-2017), Paris FC (2017-2018) en ligue 2, avant de partir au Stade Malherbe de Caen en juin 2018, pour trois saisons en ligue 1. Mais ce sera une expérience galère puisque le club normand est relégué en ligue 2 à la fin de la saison et Fabien Mercadal est licencié, après avoir été « chapeauté » par Roland Courbis.
Dans la foulée, l’ancien entraîneur dunkerquois trouve un poste en Belgique, au Cercle de Bruges. Mais l’expérience tourne court puisqu’il est à nouveau limogé, en octobre 2019, après un parcours catastrophique en division 1 belge (9 défaites en 10 matches !).
Après ces deux échecs, Fabien Mercadal, que nous n’avons pu joindre au téléphone, aurait une belle occasion de rebondir dans un club qu’il connaît bien, où son arrivée serait bien accueillie par les supporters.