Le président de la fédération nationale des chasseurs, conseiller municipal dans le Pas-de-Calais, va lancer sa liste "Touche pas à ma ruralité" pour les Européennes qui auront lieu le 9 juin 2024.
Cela fait quelque temps qu’il rongeait son frein. "Evidemment que ça tente, la politique", confiait-il déjà en 2021 à la Dépêche du Midi. Cette fois-ci, l’influent et médiatique président de la fédération nationale des chasseurs a décidé de passer à l'action.
Avec le lobbyiste pro-chasse Thierry Coste, ils vont monter une liste pour les élections européennes du 9 juin 2024, comme l’a annoncé France Info. Le programme ? La défense du monde rural et l’opposition ferme à "l'écologie punitive" et aux "normes européennes qui compliquent la vie ».
Cette liste intitulée "Touche pas à ma ruralité" devrait être constituée de six ou sept chasseurs mais aussi des agriculteurs, viticulteurs, VTTistes, médecins de campagne ou encore des chefs étoilés. Tous tournés vers la promotion du mode de vie rurale.
Willy Schraen, figure médiatique des chasseurs
Né en 1969 dans un petit village des Flandres, devenu co-gérant d’une société de négoce en fleurs, puis conseiller municipal de la commune Bayenghem-lez-Eperlecques en 2014, l’homme est aujourd’hui un visage connu sur la scène médiatique, à force de coups de gueule et de polémiques.
Comme cette sortie sans filtre en novembre 2021 lors de l’émission "Des Grandes gueules" sur RMC, qui avait fait couler beaucoup d’encre. Il s’adressait alors à une auditrice sur la question de la "régulation" des gibiers : "Tu penses qu’on est là pour réguler ? (…) T’as pas compris qu’on prend du plaisir dans l’acte de chasse ? J’en ai rien à foutre de réguler…"
Soutien d'Emmanuel Macron en 2022
Politiquement, le Nordiste avait publiquement annoncé son soutien en faveur d’Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle 2022. « Avec Emmanuel Macron j’ai toujours discuté », justifiait-il dans un article de La Voix du Nord, en février dernier. Il faut dire que les chasseurs, sous le mandat Macron, depuis 2017, avaient vu leurs subventions nettement augmentées.
Cette fois-ci, il partira sous ses propres couleurs pour tenter de mettre les pieds au Parlement européen et d'y promouvoir sa vision de la ruralité. Avec peut-être un exemple en tête : celui de Jean Saint-Josse, tête de liste du parti Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) en 1999. Ce dernier avait recueilli 6,77 % des suffrages, devenant ainsi député européen.