Fusion Renault-Fiat : Xavier Bertrand met en garde contre toute "précipitation"

Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (divers droite) met en garde contre toute "précipitation" concernant le projet de fusion de Fiat Chrysler avec Renault, dans une lettre envoyée ce mercredi à Emmanuel Macron, avant une réunion décisive des administrateurs du groupe au losange.
 

"Une telle décision ne peut se faire dans la précipitation. Un certain nombre de questions se posent", écrit Xavier Bertrand à Emmanuel Macron, ajoutant qu'un "telle décision stratégique ne peut être décidée sous la pression du groupe Fiat qui n'accorderait qu'un délai de quinze jours".

"Au regard de l'importance du groupe Renault dans l'industrie française, cette entrée en négociation exclusive avec le groupe Fiat Chrysler Automobiles ne peut se concevoir sans que des garanties solides et indiscutables, notamment sur la préservation des emplois et des sites industriels français, mais aussi sur l'équilibre de la gouvernance ente Français et Italiens, aient été préalablement obtenues", estime-t-il.

L'ancien ministre du Travail et de l'emploi de Nicolas Sarkozy demande ainsi au président de la République de "faire le nécessaire pour, en toute transparence, évaluer les avantages et le inconvénients d'un tel rapprochement majeur pour notre industrie automobile, nos emplois et les intérêts stratégiques de notre pays".

Le conseil d'administration du constructeur français se tient depuis de 18h au siège de Boulogne-Billancourt, près de Paris, pour décider de l'ouverture éventuelle de négociations exclusives avec le groupe italo-américain dans le but de former le numéro 3 mondial de l'automobile. Les 19 administrateurs, déjà réunis mardi soir, ont réitéré leur "intérêt" pour le projet, mais ont décidé de poursuivre l'examen du dossier, signe que des doutes persistent.
 

Enjeu industriel majeur pour les Hauts-de-France


Renault possède plusieurs sites de production dans les Hauts-de-France : l'usine de Douai (Nord) qui produit les modèles Talisman, Scénic IV et Espace V, celle de sa filiale MCA à Maubeuge (Nord) qui fabrique les Kangoo ainsi que celle de son autre filiale STA à Ruitz (Pas-de-Calais) spécialisée dans les boîtes de vitesses automatiques. Soit un total de 5285 employés au 31 décembre 2018 (chiffres Renault).

"Je ne dis pas qu'il faut tout arrêter, je veux dire tout simplement que la précipitation n'a pas sa place dans un tel accord", avait également déclaré plus tôt M. Bertrand ce mercredi, auditionné par la mission d'information du Sénat sur les enjeux de la filière sidérurgique.
 
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui s'exprime au nom de l'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, défend l'idée d'un "mariage entre égaux" depuis son annonce il y a neuf jours à l'initiative de Fiat Chrysler (FCA). Mais il veut éviter tout déséquilibre dans la gouvernance qui ferait passer Renault sous pavillon italien et a insisté ce mercredi sur la nécessité d'obtenir des garanties pour la préservation des sites industriels français.
 
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