Une vingtaine d'élus LR et UDI, dont des juppéistes et lemairistes, ont jugé ce lundi que leurs familles politiques "doivent répondre à la main tendue" par Emmanuel Macron, qui vient de nommer Premier ministre Édouard Philippe, issu de leurs rangs.
Cette nomination "représente un acte politique de portée considérable" et "la droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s'opère sous leurs yeux", plaident dans un communiqué commun ces élus, dont le député Benoist Apparu et la sénatrice Fabienne Keller, proches d'Alain Juppé, le député Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire, mais aussi le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ancien proche de Nicolas Sarkozy, et le maire LR de Nice Christian Estrosi.
"Plutôt que les anathèmes, les caricatures, les exclusions, nous demandons solennellement à notre famille politique d'être à la hauteur de la situation de notre pays et de l'attente des Français, qui, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, attendent de nous d'être au rendez-vous de l'intérêt général", estiment ces 22 élus. "Nos familles politiques de la droite et du centre doivent répondre à la main tendue par le président de la République", appellent-ils.
Signataire de ce communiqué pic.twitter.com/7yiStgXRbx
— Philippe Rapeneau (@PhRapeneau) 15 mai 2017
Parmi les autres signataires, on retrouve Frédéric Leturque (maire UDI d'Arras), Philippe Rapeneau (président LR de la Communauté urbaine d'Arras et vice-président de région), Laurent Degallaix (maire UDI de Valenciennes), l'ancienne secrétaire d'Etat nordiste Tokia Saïfi (députée européenne LR), mais aussi Christophe Béchu (sénateur-maire LR d'Angers), Dominique Bussereau (député et président LR de la Charente Maritime), Arnaud Robinet (député-maire LR de Reims), Franck Riester (député-maire LR de Coulommiers), Jean-Luc Moudenc (maire LR de Toulouse) et Jean Rottner (maire LR de Mulhouse). Certains parmi eux sont régulièrement cités comme ministrables.
L'ancien maire de Valenciennes Jean-Louis Borloo et la députée LR de l'Essonne Nathalie Kosciusko-Morizet ont également ajouté leurs signatures dans l'après-midi.
Division chez Les Républicains
Peu auparavant, le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, avait "pris acte" de la nomination d'Édouard Philippe à Matignon, y voyant "une décision individuelle" et non pas "un accord politique". Il avait écarté une exclusion de LR du nouveau Premier ministre, un proche d'Alain Juppé. "Edouard Philippe rejoint En marche ! C'est son droit. Notre projet c'est celui des Republicains, notre chef de file François Baroin", a tweeté de son côté Daniel Fasquelle, député-maire LR du Touquet.Edouard Philippe rejoint En marche ! C'est son droit. Notre projet c'est celui des @lesRepublicains, notre chef de file @francoisbaroin
— Daniel Fasquelle (@DFasquelle) 15 mai 2017
Les partisans de Bruno Le Maire et d'Alain Juppé, dont à l'époque Edouard Philippe, avaient entre les deux tours de la présidentielle mis en garde leur "famille" contre le "rétrécissement de la droite sur une ligne politique exclusivement identitaire et conservatrice", qui serait "sans issue". Ils appelaient notamment à repenser "la façon dont nous portons les valeurs de liberté, de responsabilité, d'autorité de l'Etat et d'attachement à l'Europe".