Grande-Synthe : le trésorier de l'association musulmane "Centre Zahra" placé en détention provisoire

Le trésorier de l'association chiite "Centre Zahra" à Grande-Synthe (Nord) était jugé ce mercredi pour détention illégale d'armes à feu, saisies lors d'une opération antiterroriste mardi. 

Bachir Gouasmi est gérant de la boulangerie "Le Synthois" à Grande-Synthe. Connu dans cette ville du Dunkerquois, cet homme de nationalité française et né en 1971 en France, a 4 enfants et détient un passeport algérien.

Ce mercredi, il est passé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Dunkerque pour détention illégale de deux armes à feu (des fusils) saisies lors d'une perquisition administrative menée au siège de l'association chiite "Centre Zahra France". Il fait partie des trois personnes placées en garde à vue à l'issue de l'opération. Les deux autres ont été relâchées mardi soir.

Son casier judiciaire est vierge. Il est le trésorier et l'informaticien de l'association "Zahra France". Son procès est donc la seule suite judiciaire donnée à une opération de grande ampleur. M.Gouasmi, lors de cette comparution immédiate, a demandé à la justice un délai, comme la loi l'y autorise.

Le Procureur Sébastien Piève a demandé le placement en détention provisoire du prévenu dans l'attente de son procès parce qu le prévenu a affirmé être prêt à se servir de ses armes (retrouvées dans un coffre et chargées) en cas de besoin mais aussi à cause du risque de fuite à l'étranger. Bachir Gouasmi ne cache pas sa proximité idéologique avec des mouvements qui ont des ramifications notamment en Iran.

Son avocat a vivement contesté arguant qu'il n'y avait pas de preuves dans ce "dossier" très médiatisé et dont la justice cherche à faire un exemple alors que "la montagne a accouché d'une souris". "Il n'y a pas d'enquête de police dans le dossier pour étayer une intention de fuite", a plaidé Me Pierre Cortier. "La vague médiatique fait qu'on n'a plus de lucidité sur ce dossier", a-t-il ajouté. 

Mais les juges ont décidé de suivre la demande du Procureur. Le procès aura lieu le 24 octobre prochain. L'avocat de Bachir Gouasmi a annoncé son intention de faire appel.
 

Une grosse opération de police

 

A 6h mardi, le siège de cette association et les domiciles de ses principaux dirigeants ont fait l'objet de perquisitions administratives, mobilisant 200 policiers, dont des agents du Raid et de la BRI. L'opération a été lancée à la suite du "soutien marqué" à "plusieurs organisations terroristes" des dirigeants de l'association, dont les avoirs ont été gelés, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel.

A Grande-Synthe, le centre Zahra héberge plusieurs associations parmi lesquelles le Parti antisioniste, la Fédération chiite de France ou France Marianne Télé, soupçonnées de légitimer le jihad et de faire l'apologie de mouvements comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais, soutenus par l'Iran, organisations dont les branches militaires sont classées comme "terroristes" par les Etats-Unis et l'Union européenne, selon une source proche du dossier.
 

On pénètre dans ce centre, une grande bâtisse de briques rouges située dans une impasse d'un quartier résidentiel tout proche de l'autoroute, en foulant un paillasson recouvert du drapeau d'Israël. Les lieux abritent notamment une salle de conférence et une salle de prière. 

Il est fréquenté par "environ 150 personnes", selon le responsable religieux du centre, Jamel Tahiri, 43 ans. Selon lui, les personnes qui détenaient des armes les possédaient "pour la sécurité du centre": "ça n'a rien à voir avec du terrorisme".     M. Tahiri est, avec Yahia Gouasmi et Abdelkrim Khalid dont les domiciles ont également été perquisitionnés, à l'origine de cette association montée en 2009 et qui se dit ouvertement "anti-sioniste".
 

Très active sur les réseaux sociaux, le "Centre Zahra France" indique sur son site internet vouloir "faire connaître le message de l'Islam à travers le regard du Prophète et de sa famille", notamment à travers la publication d'oeuvres, de colloques, voyages et films etc. Jamel Tahiri a dit qu'il donnait dans le centre "des cours de religion et d'éducation", ajoutant que l'association "[soutenait] le Hezbollah. On est chiite, on est contre Daesh".

Selon la mairie, ce centre ne participe "ni de près ni de loin" à l'aide aux migrants, un millier sur la commune, ni aux réunions régulières entre associations et élus.

 
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