Presque quatre mois après l’évacuation du gymnase de Grande-Synthe, on dénombre à nouveau autant d'exilés dans la ville. Près de 500 d’entre eux, Kurdes essentiellement, étaient présents lors de la distribution des repas par l’association Salam ce lundi 30 décembre 2019.
Le gymnase de Grande-Synthe a été démantelé il y a seulement quatre mois. Pourtant, dans la commune, il y a autant de personnes migrantes qu'avant selon les associations.
Ce lundi, l'association Salam a distribué pas moins de 500 repas mais l'aide alimentaire ne suffit pas. Selon Claude, bénévole de l'association, il faudrait "un minimum de matériel, des douches, des toilettes, arrêter les démantèlements parce qu'on leur enlève toutes leurs tentes. Après il faut leur redonner à nouveau des tentes, des abris, c'est un peu le cercle vicieux."
La plupart des exilés dorment dans la rue
Un homme venu à la distribution alimentaire témoigne : "Il fait très froid. Les familles, les femmes, les enfants dorment dans la rue." Il avait trouvé refuge dans le gymnase de Grande-Synthe, un campement provisoire qui avait été évacué début septembre.
Une mesure inefficace pour Odile, autre bénévole de l'association Salam : "Le lendemain, ils étaient déjà 300 de retour. Ils sont déposés dans des centres d'accueil et d'orienation dans les Hauts-de-France et même au-delà mais ils ont tout de suite trouvé la filière pour revenir vite, en bus, en train, ...", déplore-t-elle.
Majoritairement Kurdes, ils fuient un pays où ils se disent persécutés. L'un d'entre eux explique qu'il est venu jusqu'en Europe pour trouver de l'aide. "Nous voulons que les Européens et que le gouvernement nous trouvent une solution parce que dans ces conditions, nous ne pouvons pas vivre ici."
Ces conditions, ce sont un seul point d'eau pour 800 personnes, une absence de toit mais une envie, toujours présente, de traverser la Manche et de rejoindre l'Angleterre.
Le préfet du Nord tient, de son côté, à rappeler que le nombre de migrants présents actuellement à Grande-Synthe se situe entre 300 et 350. Il tient par ailleurs à souligner que l’État œuvre tous les jours pour la mise à l'abri des migrants et procède également à la surveillance des côtes.