L'ancien responsable de l'internat de l'établissement parisien Stanislas comparaissait devant le tribunal correctionnel de Valenciennes ce lundi 9 septembre. Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour des faits de violences. Une affaire médiatisée après les débuts chaotiques d'Amélie Ouadéa-Castéra au ministère de l'Education Nationale.
C'est une petite phrase de l'ancienne ministre de l'Education nationale qui a mis l'affaire en pleine lumière. Janvier 2024, Amélie Oudéa-Castéra est fraîchement nommée à son poste. Pour justifier d'avoir scolarisé ses trois fils dans l'école privée Stanislas à Paris, elle évoque les "heures pas sérieusement remplacées" de l'école publique.
La polémique enfle. Au-delà de la ministre, c'est l'établissement catholique lui-même qui est au cœur du tumulte. Plus particulièrement, son ancien directeur d'internat.
"Coups de cravache, coups de pied, claques derrière la tête, placages au sol, insultes"
Olivier P. a 61 ans. Il réside à Trith-Saint-Léger dans le Nord. Six élèves de l'établissement parisien l'accusent de "violences".
En février 2024, le parquet de Valenciennes se penche sur le dossier. Il liste les faits reprochés : "coups de cravache, coups de pied, claques derrière la tête, placages au sol, insultes, ainsi qu'une emprise psychologique". Les violences se seraient déroulées entre le 1er septembre 2013 et le 30 juillet 2018. 2018, c'est l'année où l'homme est mis à pied puis licencié de Stanislas pour faute grave.
L'homme était jugé ce lundi 9 septembre 2024 devant le tribunal judiciaire de Valenciennes dans le Nord. Olivier P. est assis seul au premier rang, cheveux gris, dégarni, costume beige. "Six élèves, six fois le même discours quasiment mot pour mot... Vous contestez les faits ?", demande la présidente de l'audience. "Oui, tout à fait", répond le prévenu. Sa ligne de défense depuis le début de l'affaire.
Quatre des six jeunes sont dans la salle d'audience. Des hommes de 25 ans désormais. Dès la lecture de leurs témoignages, le ton est donné : "Je me suis toujours méfié de lui en me disant : jamais seul dans son bureau". Les jeunes hommes décrivent une "attitude de prédateur", un homme "profondément malsain". Ils dénoncent aussi des insultes homophobes comme "tarlouze".
S'il nie les violences, le Nordiste reconnaît une "attitude autoritaire" : "ça a pu arriver qu'il y ait eu une petite claquette", admet-il à l'audience.
A la mi-journée de ce lundi 9 septembre 2024, le tribunal correctionnel de Valenciennes a condamné Olivier P. à 12 mois de prison avec sursis. Il a par ailleurs interdiction de travailler auprès des mineurs pendant 5 ans.
Poursuivi dans une autre affaire pour "viol et agression sexuelle"
Mais l'affaire ne s'arrête pas au "volet Stanislas". L'ancien maître d'internat a travaillé dans plusieurs établissements catholiques d'Ile-de-France. Un autre élève l'accuse pour des faits plus graves encore. L'ancien responsable est par ailleurs mis en examen pour "viol et agression sexuelle par personne abusant de sa fonction".
Ces derniers faits auraient été commis entre le 30 juin et le 1er juillet 2001 à Pontoise dans le Val-d'Oise "au sein de l'internat Saint-Martin-de-France". L'élève était alors âgé de 17 ans. Là encore, le Valenciennois nie les faits. Dans cette affaire, le suspect a été placé "sous contrôle judiciaire", avec "l'interdiction d'entrer en contact avec la victime", selon le parquet.
Ce dossier sera jugé ultérieurement.