Couvre-feu : les théâtres et cinémas de la métropole lilloise tentent de survivre

Nouveau coup dur pour le monde de la culture. Les salles de spectacles et les cinémas se trouvent parmi les premières victimes du couvre-feu imposé dans la métropole lilloise. De Roubaix à Armentières, les équipes ré-organisent les programmations avec une idée en tête : "surtout, ne pas fermer"

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"Allô Madeleine, c'est Bertrand du Colisée !" C'est son quinzième appel de la matinée. Bertrand Millet dirige la salle de spectacle le Colisée à Roubaix, l'une des 95 communes de la métropole lilloise concernées par le couvre-feu. Ce jeudi matin, le téléphone scotché à l'oreille, il décale toute sa programmation suite à l'annonce du Président de la République, la veille au soir. 

Des spectacles décalés à 19h 

"On a décidé de maintenir tout ce qu'on pouvait, explique-t-il, déterminé. Nous allons passer à 19h pour les spectacles plutôt courts, comme ça à 20h30, le public aura le temps de regagner son domicile en respectant le couvre-feu. Nous plaçons les spectacles un peu plus longs le samedi à 18h30.

Bertrand Millet ne se laisse pas abattre par les mauvaises nouvelles (confinement, protocole sanitaire, limitation du nombre de places ou encore programmation incertaine), et y répond avec humour. "Je déteste les places innocupées...", déclare-t-il, un sourire en coin. Alors pour contrer l'effet "salle vide", il a commandé des dizaines de stars du cinéma en cartons, grandeur nature, pour remplir les sièges du Colisée. 

Maintenir l'activité pour limiter la casse 

Couvre-feu ou pas, il refuse de fermer le théâtre à nouveau : "je pense que c'est essentiel de maintenir une activité au Colisée. Il y a énormément de personnes qui attendent que notre activité fonctionne : des artistes, des producteurs, des tourneurs, des techniciens évidemment, mais aussi un restaurateur, un hôtelier, un prestataire de sécurité... c'est peut-être une centaine de personnes finalement qui sont mobilisées sur un spectacle, donc il faut absolument maintenir notre activité."
 

Ouvrir à perte 

Rester ouvert… même pari pour le cinéma d'Armentières Les Lumières. Quitte à perdre de l'argent. "On préfère rester ouvert malgré le couvre-feu, parce qu'on n'a pas envie que les gens perdent l'habitude de venir au cinéma ou qu'ils aillent ailleurs. Même si c'est évident qu'à l'heure actuelle, on perd de l'argent en restant ouvert, reconnaît la présidente du cinéma, Delphine Vermoesen.

Les salaires des cinq emloyés, les charges et le loyer représentent un coût supérieur aux recettes réalisées avec les entrées, "d'autant plus que les séances du soir sont quand même très importantes pour nous. On réalise un maximum de chiffre d'affaires aux séances de 19h et 21h", déplore la présidente. Ce cinéma a perdu 60% de sa clientèle cette année. 

Jean Castex ferme la porte à un assoupliment du couvre-feu pour le secteur de la culture 

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait défendu un assouplissement en faveur des cinémas et
des salles de spectacles, dans un entretien au Parisien, jeudi : "Cela me paraît plaidable (...) Les gens mettent 30 minutes ou même une heure pour rentrer, le temps qu'il faut, c'est leur billet qui servirait de justificatif", avait-elle suggéré. 

Mais alors-même qu'il se trouvait en déplacement dans la métropole de Lille ce vendredi, le Premier ministre Jean Castex a fermé la porte à tout favortisime en déclarant que "les règles doivent être les mêmes pour tous. Je suis sûr que tout le monde va s'adapter, a-t-il ajouté, y compris le monde de la culture", secteur pour lequel le gouvernement déploiera "tous les moyens (...) pour amortir le choc". Bertrand Millet et Delphine Vermoesen n'attendent que ça. 

 
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