Dans la région lilloise, les cours de français pour les Ukrainiens peinent à trouver leurs professeurs

À Phalempin et à La Madeleine, depuis le début de la guerre en Ukraine, les bénévoles n’arrivent pas à trouver suffisamment de professeurs bilingues pour mener à bien les cours de français organisés pour les réfugiés ukrainiens.

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Philippe Bernard, 68 ans, habite à Phalempin, commune du Nord située dans le sud de Lille. Il accueille une famille ukrainienne depuis un mois. “Je me suis rapidement rendu compte qu’on avait beau les aider administrativement, financièrement et logistiquement, sans la maîtrise du français, ils ne pourront jamais être complètement indépendants”. Avec d’autres habitants de la commune, ils ont alors décidé d’organiser des cours de français.

C’est Marina, professeure de français ukrainienne, récemment arrivée en France qui donne ces cours. Lors de la première séance, 16 personnes étaient présentes dans la salle municipale prêtée par l’ALC, l’Association Loisirs et Culture de Phalempin. L’objectif est de tenir un rendez-vous hebdomadaire mais avec une seule professeure, Philippe Bernard craint que le rythme soit trop intense. Il aimerait également trouver une salle qui serait régulièrement mise à contribution pour les cours.

À La Madeleine, c’est Hélène Rouge, 33 ans et professeure des écoles en maternelle, qui donne des cours de français aux Ukrainiens récemment arrivés sur le territoire. Elle ne peut pas accueillir de famille chez elle par manque de place. “Je voulais agir pour me sentir moins impuissante, je piétinais sur place. Et puis je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas de cours de français dans le coin organisé pour les Ukrainiens, alors je m’y suis mise”.

“Un peu avec des mimes et beaucoup avec des jeux”

Hélène Rouge ne parle pas ukrainien. “Je fais un peu en anglais, avec Google Traduction, un peu avec des mimes et beaucoup avec des jeux”, explique-t-elle. “On a un peu pataugé au début, on s’éparpille souvent mais je suis obligée d’essayer car sans moi, ils n’ont personne pour leur apprendre le français, j’aimerais trouver d’autres bénévoles mais les gens travaillent et sont occupés. Et puis c’est très difficile de trouver des français qui parlent ukrainiens”, raconte celle qui donne jusqu’à 15 heures de cours bénévoles par semaine.

Certaines familles accueillantes font d'elles-mêmes cours aux Ukrainiens qui logent chez elles. Pour l’instant, un bénévole s’est manifesté auprès d’Hélène pour prendre le relai de temps en temps. Mais Hélène cherche des solutions plus durables. “En plus du manque de bénévoles bilingues en ukrainien ou russe, c’est compliqué pour moi de continuer à accueillir les cours chez moi, j’aimerais trouver une salle communale ou un local municipal”, explique-t-elle. Car les cours, qui rassemblent une trentaine de personnes au total, ont lieu chez elle.

Photocopies, cahiers, classeurs et stylos : Hélène s’assure que l'apprentissage soit le plus confortable possible. “Mais ça commence à peser sur mon porte monnaie”, ajoute-elle. 

Le 18 mars, en assemblée plénière, la région des Hauts-de-France a annoncé la mise en place d’une enveloppe pour financer les opérations humanitaires suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La moitié de cette somme "concerne les actions issues du territoire. Une enveloppe de 100 000 euros est ainsi destinée aux différentes initiatives locales comme l’accueil des réfugiés ukrainiens ou l’aide aux étudiants qui ne pourront pas retourner dans leur pays”, explique la région sur son site internet.

Au début du mois de mars, la préfecture du Nord estimait à plusieurs centaines le nombre d’Ukrainiens arrivés sur le département.

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