Le conseil de la Métropole européenne de Lille (MEL) a voté ce mardi 21 juillet une majoration de 40% des indemnités de fonction de son président Damien Castelain.
7 895 euros bruts par mois, c'est désormais la nouvelle somme que recevra le président de la MEL, Damien Castelain, soit une majoration de 40 % de ses indemnités votée ce mardi 21 juillet. Une mesure "déplacée" et "déraisonnable" selon des élus d'opposition.
Cette indemnité "est allouée à l'exclusion de tout frais de représentation", précise le texte de cette délibération.
Des critiques sur ses frais de représentation lors de son premier mandat
Les frais de représentation avaient valu de nombreuses critiques à Damien Castelain (divers droite) lors du mandat précédent, le président de la MEL faisant notamment l'objet d'une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics pour des factures de parfums, services de bien-être ou nuits en hôtel entre 2017 et 2018, s'élevant à 11.000 euros environ.Pour le mandat 2020-2026, les 20 vice-présidents verront, eux, leurs indemnités portées à 2.650 euros bruts par mois, soit une augmentation d'environ 50%.Les majorations sont rendues possibles par la loi de finances de 2018, qui autorise certains élus dont les maires de grandes villes ou présidents d'agglomérations à revaloriser leurs indemnités de 40%, pour les aligner sur la haute fonction publique.
Une majoration légale
Mais pour l'élue d'opposition Rose-Marie Hallynck (divers gauche), si cette majoration est "légale", elle est "anachronique, déplacée dans le contexte actuel de crise", et "déconnectée" des réalités vécues par les habitants."On nous annonce 800.000 chômeurs de plus pour la fin de l'année" et "vous nous proposez une indemnité de 7.895 euros par mois (...) soit une augmentation de 2.256 euros, c'est à dire deux smic !", a aussi critiqué Isabelle Mariage-Desreux, du groupe "Métropole avenir".
"Damien Castelain a quand même des soucis judiciaires... Même en respectant la présomption d'innocence, on peut se demander comment ça va être reçu par la population. Evidemment mal", a jugé Pauline Segard (EELV), appelant à "anticiper les réactions des gens" et à "tenir compte du contexte de défiance généralisée à l'encontre des personnels politiques.""Le populisme a des limites ! La rémunération nette de M. Castelain (sera équivalente à) ce que touche un cadre d'une grande entreprise et moins que ce que touchent nos hauts cadres !", a en revanche réagi la maire PS de Lille Martine Aubry, qui avait apporté son soutien à M. Castelain le 9 juillet lors sa réélection à la tête de la MEL, voyant dans cette nouvelle indemnité "le juste prix (...) pour quelqu'un qui travaille 18H sur 24".
"Nous voulons des élus présents", qui ne cumulent pas les mandats, "rémunérés en fonction de leur travail", a commenté Damien Castelain, notant que sa rémunération nette serait d'environ 6.500 euros.
Selon la MEL, l'enveloppe globale destinée aux indemnités "reste stable", et "la réduction du nombre des conseillers métropolitains délégués, 16 dans le mandat précédent, 7 dans celui-ci, s'accompagne d'une revalorisation pour les élus de l'exécutif métropolitain titulaires d'une délégation, dans le respect des textes en vigueur et sans affecter l'équilibre général".