A l'occasion des 50 ans de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Damien Castelain est revenu en longueur sur les ambitions de la MEL pour les années à venir. Du projet de pôle de recherche sur le diabète à celui de piscine olympique, voici ce qui vous attend.
1. Les nouveautés
- Création d'un Institut européen de la Métropole
Afin de centraliser les différentes formations sur les questions européennes, Damien Castelain a annoncé sa volonté de créer un "Institut Européen de la Métropole, outil au service de ce rayonnement indispensable à l'heure de la mondialisation".
On ignore encore quelle forme pourrait prendre cet institut.
- Un pôle de recherche mondial sur le diabète
Il s'agirait du "premier pôle de recherche mondiale pour le diabète". Des structures situées sur la métropole lilloise font déjà avancer grandement la recherche sur cette maladie. En juin dernier était ainsi inauguré le premier institut européen de génomique du diabète (Egid), regroupant des laboratoires et des équipements pointus, entièrement dédiés à cette recherche.
La MEL veut désormais aller un pas plus loin. "Nous avons aujourd'hui sur noter territoire tous les atouts pour réussi ce projet", a assuré Damien Castelain.
- Un pôle de compétitivité pour la cybersécurité
La question a été abordée lors au Forum international de la cybersécurité, organisée en janvier à Lille. "La métropole dispose aujourd'hui d'acteurs de premier plan dans ce domaine, rejoint par IBM qui a décidé d'implanter sur notre territoire son centre de recherche dédié à ces questions. Nous devons capitaliser sur ces acteurs et leur proposer de constituer un véritable pôle de compétitivité de taille mondiale", a insisté Damien Castelain.
Concrètement, un pôle de compétitivité permet à un ensemble d'acteurs, une fois réunis, de bénéficier de subventions publiques et d'un régime fiscal particulier, en échange d'une synergie a priori bénéfique pour l'économie : création d'emplois, de structures, avancées en terme de recherche...
2. Ce qui avait déjà été évoqué
- Délégation permanente à Londres
Depuis le Brexit, les yeux de la région toute entière sont tournés vers la Grande-Bretagne et les possibilité d'échanges économiques entre les deux territoires. "Les Britanniques ont choisi de quitter l'Union Européenne mais faisons le pari qu'ils y reviendront et sans doute, plus vite qu'on ne l'imagine", a lancé Damien Castelain. "Notre philosophie, c'est aussi d'être présent à leurs côtés pour construire de nouveaux partenariats pour demain. Voilà pourquoi je souhaite que la MEL ouvre une délégation permanente à Londres."
En juin, la région Hauts-de-France inaugurait déjà son bureau à Londres, afin d'attirer les entreprises et acteurs économiques anglais en France.
- Technocentre de Wambrechies
Un centre de recherche dédié à la méthanisation ? L'idée fait son chemin... Ce centre comporterait à la fois une partie production et une partie recherche. "Nous réaliserons, à Wambrechies, un Technocentre dédié à la recherche et au développement de la méthanisation au service de l'ensemble de nos territoires", a précisé Damien Castelain.
- Une école européenne, de la maternelle au lycée
Le projet est connu et les travaux ont par ailleurs déjà commencé. Objectif : créer une structure scolaire ouverte sur le reste de l'Europe, notamment grâce à l'apprentissage des langues. Pour Damien Castelain, il s'agit "d'offrir aux fonctionnaires internationaux susceptibles de s'installer sur Lille comme à notre population, un cursus en langues étrangères, de la maternelle jusqu'au lycée, proposant a minima une offre d'enseignements en anglais et en néerlandais".
Baptisée le "Biotope", la construction de cette structure a été confiée à Bouygues construction. La candidature de la MEL pour accueillir l'Agence Européenne du Médicament (qui n'a finalement pas été retenue) avait mis en avant ce projet, qui prendra place entre le siège de région et Lille Grand Palais.
- La stratégie "Jeunes en Métropole"
L'un des objectifs de la MEL est de renforcer les services proposés aux moins de 25 ans, notamment en garantissant un meilleur accès "à la culture, au sport et aux loisirs". Cette stratégie, baptisée "Jeunes en métropole", visera aussi à améliorer l'accès aux transports en commun, "pendant la période estivale où beaucoup d'entre eux sont sans occupation", a précisé Damien Castelain.
Une première consultation publique a déjà été réalisée en ligne, afin de recueillir les avis et suggestions de la population concernée.
3. Ce qui reste hypothétique
- Une seconde patinoire
En termes d'équipements sportifs, rien de décidé pour le moment. Mais la MEL n'exclut pas de renforcer son offre en infrastructures permettant les sports de glace. "Il faut s'interroger sur le besoin d'une seconde patinoire sur la métropole", a précisé Damien Castelain.
- Un centre de supervision métropolitain
Damien Castelain a annoncé sa volonté de créer un "centre de supervision métropolitain"; concrètement, il s'agirait d'une mise en commun des moyens de surveillance et de sécurisation des forces de l'ordre mais aussi des polices belges. "Depuis bientôt deux ans, nous avons permis aux forces de l'ordre, police et gendarmerie, d'accéder à l'ensemble de notre réseau de caméras de vidéo-surveillance. C'est un élément important de la prévention mais aussi de la lutte contre la délinquance", a précisé le président de la MEL.
Damien Castelain a également souhaité la création d'une police métropolitaine des transports, qui devrait voir le jour en avril prochain.
- Une promotion touristique et événementielle
Peut-être pas hypothétique, mais du moins floue, cette volonté de créer une "agence d'attractivité touristique et événementielle", "qui veillera à assurer notre rayonnement en matière de promotion immobilière", vise surtout à valoriser nos structures au niveau national, voire international.
"Dans le domaine du sport, nous allons créer les conditions d'une meilleure coordination et animation des événements sportifs métropolitains et de nos infrastructures dont en particulier le stade Pierre Mauroy, le Stadium et notre future piscine olympique, pour profiter au mieux des effets bénéfiques qui pourront être retirés de la dynamique des JO de Paris 2024", a précisé Damien Castelain.
Des épreuves olympiques seront en effet organisées sur la métropole, qui pourrait également servir de bases arrières pour les délégations étrangères... et attirer des touristes dépensiers ?