À Wattignies, commune de la métropole lilloise de 17 000 habitants, les agents municipaux sont pris à partie deux fois par semaine en moyenne. Face à cela et à des agressions physiques, plus rares, l'équipe municipale a décidé de faire une campagne de communication.
Placardées dans les rues, les bâtiments publics, la mairie, une campagne d’affichage choc pour dire "stop !" et un spot diffusé sur les réseaux, reflet du quotidien des agents municipaux. Moqueries, insultes, menaces, des agressions devenues presque habituelles...
Dans cette ville de 17 000 habitants, les agents municipaux sont pris à partie deux fois par semaine en moyenne. Une situation qui pèse sur le moral des employés comme l’explique Véronique Duthilleul, agent administratif.
"J'ai déjà eu le socle de stylo balancé à la figure ou des factures qu’on me chiffonne en boule de papier et qu'on me jette à la figure. Ce n'est pas simple à gérer".
Au CCAS de la ville, la directrice constate, elle aussi, une recrudescence de ces mauvais comportements. Avec ses équipes, elle tente au mieux de les gérer. Isabelle Couque, directrice du CCAS de Wattignies, explique : "on vit l’instant comme on peut, on fait un debriefing, on ne peut pas rester avec cette pression-là et repartir chez soi".
Le maire, Alain Pluss, rappelle que les "seuls moyens d’actions pour la mairie, appeler la police ou encourager le personnel à porter plainte. Quand on commence à insulter les agents du service logement, parce qu'on n'a pas satisfaction... 'T'es une grosse vache, tu sers à rien'. Ça blesse. J'ai déjà eu un monsieur qui était prêt à taper sur une personne qui fait l'attribution des logements. J'expliquais que la personne était là pour l'aider, mais il ne comprenait pas.
Aujourd'hui, il y a une communication qui se fait dans la population qui considère que si on gueule, on est entendus ! Mais ce n'est pas comme ça qu'on communique.
Alain Pluss, maire de Wattignies
Et le maire de rappeler, à la fois en colère mais aussi éberlué par de tels comportements, "l'agent n’est pas là pour vous nuire ou vous être défavorable. Elle enregistre votre demande et essaie de vous donner satisfaction pour l'attribution d'un logement, mais ce n'est pas elle qui décide. Et derrière ça, si vous n'avez pas eu satisfaction, il ne faut pas revenir la voir en disant vous n'avez pas fait le travail et en étant insultant".
"Aujourd'hui, il y a une communication qui se fait dans la population qui considère que si on gueule, on est entendus", déplore le maire. "Mais ce n'est pas comme ça qu'on communique".
Reportage de Valentine Meyer et Jean-Marc Vasco. Edité par E. Pall.