Les syndicats appelaient à la grève aujourd'hui, au sein de Pôle Emploi. Dans les Hauts-de-France, le mot d'ordre a été suivi : un quart du personnel était en grève, pour dénoncer les conditions de travail, et une organisation qui "menace" leurs métiers.
Le ras-le-bol est général. Ce matin, une manifestation était organisée par le personnel de Pôle Emploi devant la direction régionale de Villeneuve-d'Ascq. Une mobilisation qui répond à l'appel à la grêve national lancé par plusieurs syndicats, dont la CGT, la CFDT et Sud Solidaires. "Il y a une vraie inquiétude sur la masse salariale, et des incertitudes pour l'avenir", explique Gérald Lestoquoy, délégué syndical FO.
Lui et 26,5% du personnel, en grève ce lundi, dénoncent une forte dégradation des conditions de travail des employés de Pôle Emploi. En cause notamment : la dématérialisation des démarches, par mail et téléphone : "Tout est mis en place pour que le demandeur d’emploi ne se déplace plus", précise Gérald Lestoquoy. De fait, "la direction nous donne un chiffre de baisse d’activité de 30% pour le secteur de la gestion des droits des demandeurs d’emploi". Une baisse d'activité non sans conséquences sur la prise en charge des demandeurs d'emploi. Certains d'entre eux doivent désormais effectuer plus de 30 km de trajet pour accéder à une agence.
Le risque de la sous-traitance
Pour les employés de Pôle Emploi, le risque de la dématérialisation s'accompagne de celui de la sous-traitance aux entreprises privées. "On craint une privatisation de l’activité indemnisation vers des groupes comme AXA", précise Gérald Lestoquoy. D'après lui, l’externalisation de l’activité s’accentue depuis trois ans, et les salariés s'inquiètent d'une baisse des effectifs en retour.Une réunion avec la direction a eu lieu ce midi, sans accord à la clé. "Ils nous ont dit qu'ils n'avaient pas la même interprétation des documents que nous leur avons transmis", soupire Gérald Lestoquoy. Lui et les autres personnels grévistes seront demain à Paris pour se joindre à la mobilisation des personnels de santé et de la fonction publique. Un bras de fer qui s'engage, alors que les Hauts-de-France sont particulièrement touchés par le chômage, en augmentation de 1,1% au mois de janvier.