Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a apporté vendredi son soutien aux salariés de l'usine d'Haubourdin (Nord) du géant américain Cargill, frappée par un plan social, y voyant un symbole de "tout ce qu'il ne faut pas faire" pour la production en France.
"Nous pouvons faire de cette marque le symbole de tout ce qu'il ne faut pas faire : le saccage écologique, le saccage social", a lancé M. Mélenchon devant des salariés de Cargill et d'autres entreprises des environs, après avoir rencontré représentants syndicaux et élus locaux.
"On vient de vivre une crise terrible (la crise du Covid-19, ndlr) et on n'en a tiré aucune leçon, on continue à couper en rondelles la production", a fustigé M. Mélenchon.
À #Haubourdin pour rencontrer et soutenir les #Cargill en lutte. Le groupe nord-américain menace de supprimer 170 postes après avoir dit aux salariés pendant le confinement que leur production était indispensable à la nation !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 28, 2020
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186 emplois en jeu
Validé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) le 18 août, ce "plan de sauvegarde de l'emploi" (PSE) pourrait conduire au licenciement de 186 salariés du site d'Haubourdin.Le tribunal judiciaire de Lille examinera le 7 septembre en référé une demande d'annulation du PSE.
La direction de Cargill, l'un des géants mondiaux du négoce et de la transformation des matières premières agricoles, souhaite abandonner l'activité d'extraction d'amidon et se concentrer sur la deuxième activité du site, sa transformation en ingrédient industriel pour la pharmacie et l'alimentation infantile.
"Plein régime"
Alors qu'Emmanuel Macron a prôné vendredi, lors de sa visite dans les ateliers du laboratoire pharmaceutique Seqens à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), les "relocalisations", Jean-Luc Mélenchon a exhorté le président de la République à "arrêter de penser tous les problèmes uniquement en terme de finances" pour "comprendre la production"."On a vu pendant la crise pourquoi on a intérêt à réunir le plus d'éléments possible de la production sur un même lieu : la relocalisation, ce n'est pas seulement ramener le travail ici, c'est le rendre sûr, stable, garantir les approvisionnements", a-t-il estimé.
"Nous avons tourné à plein régime pendant le confinement parce que notre entreprise fabrique des poches de glucose pour les hôpitaux, nous avons participé à l'effort national et, à peine le confinement terminé, ils ont remis en place le PSE", s'est pour sa part indigné le délégué syndical CGT Dorian Vallois.
L'usine d'Haubourdin, qui fournit notamment des produits de dialyse, a continué à tourner pendant le confinement, mais ni la demande des clients ni la production n'ont augmenté, selon la direction.