Accompagné d'une championne du monde, Valérie Favier, qui tient une salle de sports à Wavrin, j'ai testé pour #Vousêtesformidables, la kettlebell.
À l'origine, ce sont des poids de mesure utilisés sur les marchés dans l'est de l'Europe et en Russie. La kettlebell daterait du XVIIIe siècle et son utilisation aurait assez vite dérivé en jeu ou compétition de force à laquelle chacun pouvait s'essayer en fonction de son poids, de sa force et du poids de la kettlebell.
La kettlebell de base pèse 16 kg, mais aujourd'hui, il existe toutes sortes de catégories de poids allant de 8 kg à 40 kg.
Depuis plusieurs dizaines d'années cet outil est utilisé par les militaires russes pour s'entraîner, se muscler et travailler en même temps le cardio.
"Un agrès très utilisé aujourd'hui"
Aujourd'hui, la kettlebell est de plus en plus utilisée pour les exercices physiques de tout un chacun. Selon Valérie Favier qui a découvert cet outil lors d'un stage, la kettlebell a été, pendant les confinements, l'agrès de musculation le plus utilisé.
Pratique, il permet d'effectuer toutes sortes d'exercices musclant, jambes, fessiers, dorsaux, épaules, notamment.
L'intérêt pour Valérie Favier, récente championne du monde dans sa catégorie, c'est de travailler à la fois sa technique, sa force, son mental en même temps. Et à la voir presque jongler avec un poids, on devine les heures d'entraînement qui ont précédé.
"Fessiers et ischio-jambiers s'en souviennent"
Mon premier exercice consiste à prendre la kettlebell posée au sol à deux mains, la balancer entre les jambes et la faire remonter devant moi, au niveau de la taille, sans effort des bras mais juste avec une poussée sur les jambes. Les bras doivent rester souples, le dos droit et en fin de mouvement bien vertical voire un peu penché en arrière.
Au lendemain de l'exercice répété une vingtaine de fois avec un poids de 8 kg après avoir compris la technique, fessiers et ischio-jambiers (muscles situés derrière les cuisses) s'en souviennent... Ils ont été particulièrement mis à l'épreuve !
"Arraché et épaulé-jeté"
Après un deuxième exercice consistant à prendre la kettlebell d'une main puis de l'autre, je travaille l'épaulé-jeté. À la kettlebell comme en haltérophilie, ces deux mouvements sont deux techniques pour un même but : tenir le poids bras tendu(s) au-dessus de la tête. L'épaulé-jeté se fait en marquant une pause au niveau de l'épaule, l'arraché directement souvent en baissant le corps sous le bras levé.
Ceci étant dit, je me heurte très vite à la technique. J'ai tendance à faire tenir le poids sur mon avant-bras, lequel est à l'horizontale au niveau de mon épaule, alors que le bras doit être vertical, le coude reposant sur un muscle juste au-dessus du bassin.
Mon test s'arrêtera là pour mieux étudier la démonstration de Valérie. Avec deux poids de 16 kg, Valérie enchaîne les mouvements avec une dextérité déconcertante. Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre qu'il faut allier force, travail musculaire, technique du geste, agilité pour coordonner tous les mouvements, et gestion de l'effort via le mental.
"Remplacer le gras par le muscle"
En compétition, il s'agit de faire le maximum de ces mouvements en un temps imparti. Sans faute (le fait de faire tomber une kettlebell en est une et est même éliminatoire).
Moi qui préfère les sports à sensation de glisse, je suis un peu partagé. D'un côté, je suis très admiratif du travail de Valérie et des valeurs de courage, d'abnégation, de force physique et mentale dont elle fait la démonstration. De l'autre, je me dis qu'il y a un aspect très répétitif et pas très sensationnel, comme dans la musculation, et que j'aurais du mal à m'astreindre à ce sport bien longtemps.
Néanmoins, je recommande de tester au moins une fois, notamment car cela travaille aussi bien le muscle que le cardio. Pour ceux qui veulent remplacer le gras par le muscle, il paraît que c'est super. Néanmoins, attention on ne sculpte pas forcément le corps comme en musculation : la force et la puissance sont davantage travaillées.