VIDÉO. Rues désertes, verbalisations... On vous raconte la première soirée du couvre-feu dans la métropole lilloise

Instauré par Emmanuel Macron en Ile-de-France et dans 8 grandes métropoles, dont Lille, le couvre-feu sanitaire a officiellement débuté samedi 17 octobre. Les rues étaient désertes et des contrôles ont été effectués partout dans la métropole lilloise. Les premières verbalisations sont tombées.

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La Grand Place est totalement vide et un silence a gagné les rues lilloises du centre-ville d’ordinaire très animées le samedi soir. Depuis 21 heures ce samedi, le couvre-feu est décrété en Ile-de-France et dans 8 métropoles françaises dont la MEL. Interdiction de sortir de son domicile entre 21 heures et 6 heures du matin, sauf pour des déplacements essentiels qui doivent être justifiés par une attestation de déplacement.

L’objectif des autorités : freiner l’évolution de l’épidémie de Covid-19 face à des chiffres qui deviennent inquiétants dans le Nord, et notamment dans les communes de la MEL. Ici, le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas pour 100 000 habitants, dépasse 577 et plus de 40% des lits en réanimation sont occupés par des patients Covid. 

20h30 : au restaurant, on chronomètre

À la table d’une brasserie du centre-ville de Lille, deux étudiantes expliquent avoir modifié les plans de leur soirée. Couvre-feu oblige, tous les clients des restaurants de la MEL doivent être chez eux à 21 heures maximum. Elles sont donc venues diner à 19h30 et savent qu’elles ont moins d’une heure pour manger. "C’est compliqué de s’organiser" explique Cécile. 20 heures pile, tous les clients sont pratiquement au dessert. "D’habitude les clients restent 2 heures, là c’est à peine 45 minutes" raconte ce serveur qui est en train de débarrasser les premières tables.

Il est 20h30 et Laurent Bostyn, patron d’un restaurant lillois, entame la tournée des tables pour prévenir chacun d’accélérer la cadence. L’établissement ferme dans 15 minutes. Dernières gorgées de bière et la terrasse de ce café de la Grand Place se vide, sous le regard amer du gérant. "Le samedi d’habitude, on ferme à minuit… C’est la première fois que je vais me retrouver si tôt chez moi."

21h : la Grand Place totalement vide

Peu avant 21 heures, les derniers passants accélèrent le pas pour regagner leur domicile avant l’entrée en vigueur du couvre-feu. La Grand Place est vide, et les quelques personnes autorisées à circuler –la plupart rentrent du travail-  comparent cette situation à la période de confinement.
Attestation de l’employeur en poche, deux salariés d’un restaurant sont contrôlés par les forces de l’ordre, avant de pouvoir continuer leur chemin. Le préfet du Nord, présent sur place, rappelle qu’à partir de ce samedi soir, "on est plus dans la pédagogie, on est dans les travaux pratiques." Les verbalisations vont commencer à tomber.

21h30 : gendarmes et policiers mobilisés

Une voiture, engagée rue Faidherbe, tombe nez-à-nez avec des policiers. Le conducteur effectue alors une marche arrière pour éviter le contrôle, mais est vite rattrapé. Résultat : le conducteur écope d’une amende de 135 euros, n’ayant pas de motif valable de sortie pendant les horaires du couvre-feu.  Au-delà des contrôles de police, nombreux à Lille, concernant pour la plupart des lillois au travail, les forces de l’ordre étaient également déployées dans des zones plus rurales comme à La Bassée, commune de la MEL soumise au couvre-feu, limitrophe du département du Pas-de-Calais.  Là-bas, les gendarmes ont également verbalisé plusieurs personnes qui ont bravé l’interdiction de sortie.

22h15 : "Où souhaitons-nous passer Noël ?" Le préfet du Nord justifie le couvre-feu

Après avoir rencontré la centaine de policiers et gendarmes mobilisés partout sur le territoire de la MEL, Michel Lalande s’est félicité d’observer "un couvre-feu plutôt bien respecté" et a salué le "civisme" des habitants du Nord, "un bon signal qu’il va falloir réitérer tous les soirs" pendant quatre semaines minimum, probablement six.

"Où souhaitons-nous passer noël ? Si nous souhaitons le passer seul, continuons comme nous le faisons et si nous souhaitons à l’inverse le passer en famille, respectons les gestes barrières, le protocole sanitaire et le couvre-feu et de la sorte, il y aura peut-être un chemin qui nous conduira à une vie normale."

Michel Lalande, préfet du Nord, samedi 17 octobre 2020

Le préfet du département rappelle que cette décision n’a pas pour objectif de "nuire ou de stigmatiser", mais bel et bien de conjurer "cette dynamique du virus en respectant strictement les règles qui s’imposent à nous" alors que "le virus parcourt cette métropole avec une intensité incroyable."

23 heures : les rues de Lille désertes

Lors de notre déambulation dans les rues de Lille, on ne croise que très peu de passants. Lorsqu’on lève les yeux, quelques appartements sont allumés, les fenêtres ouvertes laissant filtrer quelques éclats de voix. La rue Royale, située dans le Vieux-Lille et d’ordinaire très animée le samedi soir, est totalement silencieuse. Un peu plus loin, le boulevard de la Liberté est déserté par les voitures.
La ville de Lille s’est endormie. Le couvre-feu doit durer au moins 4 semaines et pourrait dans un premier temps être rallongé jusqu’au 1er décembre.
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