A Lille, le projet de salle de shoot médicalisée au point mort

Elle devait ouvrir fin octobre Boulevard de Metz, la salle de consommation à moindre risque (surnommée salle de shoot médicalisée) doit finalement s'implanter ailleurs, sur décision gouvernementale, ce qui compromet fortement le projet. Martine Aubry dénonce un immense gâchis.

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"Hier soir quand j'ai reçu cette lettre. J'étais pas seulement choquée, j'étais d'une grande tristesse", annonce Martine Aubry lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 26 octobre. Cette lettre lui vient du premier ministre Jean Castex, celui-ci confirme son souhait de l'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque à Lille mais refuse qu'elle soit implantée Boulevard de Metz, comme cela était  initialement prévu.

La maire de Lille dénonce un blocage du gouvernement et l'intervention du Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le dossier. L'ex député maire de Tourcoing a exprimé à plusieurs reprises son opposition à l'ouverture d'une de ces salles, "la drogue doit être combattue, pas accompagnée", avait-il pu commenter. Pour rappel, une "salle de shoot médicalisée" désigne un lieu d'accueil et de consommation de drogue encadrée par les pouvoirs publics où le toxicomane apporte ses propres produits et où un parcours de soin lui est proposé. 

Un lieu pourtant adapté

Les locaux étaient pourtant prêts au 54 boulevard de Metz, le dossier avait été validé par tous les partenaires, notamment l'Agence Régionale de Santé et la Procureure de la République de Lille. La zone était considérée comme adaptée à l'accueil d'une salle de consommation à moindre risque, elle devait être abritée dans un ensemble de locaux appartenant au CHRU de Lille et à son centre d'addictologie. Douze salariés attendaient de signer leur contrat de travail.

Les avantages avancés par la mairie étaient que la salle se trouvait non loin des transports, pour que les consommateurs puissent la rejoindre facilement, sans être au coeur d'une zone d'habitation et suffisamment excentrée de la route pour éviter les files d'attente. 

La proximité immédiate du centre de lutte contre les addictologies mais aussi de l'établissement public de santé mentale du CHRU avait été présentée comme déterminante, pour proposer une transition progressive vers un parcours de soin complet.

Une alternative impossible

Lors de cette conférence de presse, Martine Aubry a accusé Gérald Darmanin de tout faire pour que que le projet ne se fasse pas, avec pour preuve la contre proposition émanant du préfet pour une implantation de la salle sur le site de la friche Saint-Sauveur. Or, après la récente décision du tribunal admnistratif concernant l'aménagement de la friche, aucun permis de construire ne peut y être délivré.  Plus de détails dans ce reportage réalisé hier. 

La salle de consommation réduite devait être la troisième à ouvrir après Paris et Strasbourg. Impossible pour l'instant de dire si oui ou non elle pourra voir le jour.

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