Agence du médicament : un diplomate affirme que la France a choisi de ne pas soutenir Lille

Un diplomate affirme dans Libération que la France a choisi délibérément de ne pas soutenir Lille pour l'accueil de l'Agence européenne du médicament. Pour mieux favoriser Paris.

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«Au lieu de tout perdre en défendant à la fois Lille et Paris, on a décidé depuis quinze jours de se concentrer sur l’ABE (Agence bancaire européenne)», affirme un diplomate français, cité ce mercredi par Libération. Une petite phrase qui vient relancer le débat autour du soutien du gouvernement à la candidature de Lille pour l'Agence Européenne du médicament. Soutien trop mou voire absent selon Martine Aubry et Xavier Bertrand, mais aussi le Front National et des élus régionaux de toutes tendances.

Si ce diplomate anonyme dit vrai, alors la communication d'Emmanuel Macron lors de sa venue dans la métropole lilloise il y a seulement 10 jours était de pure forme : "Je défends avec beaucoup de force la candidature. Je ferai tout pour que nous puissions gagner. C'est le rush final (...) J'y crois, je vais mettre tout mon poids", avait déclaré M. Macron à Roubaix.

"J'y crois", vraiment ? Le Président de la République a-t-il fait semblant d'ignorer l'orientation choisie par les diplomates français à Bruxelles ? A-t-il eu du mal à assumer publiquement, devant les élus régionaux qui y croyaient, l'idée que Lille n'avait aucune chance ? L'article de Libé relance clairement le débat. D'autant que le journal affirme que, concernant l'agence bancaire, "Emmanuel Macron a plaidé pour Paris auprès de plusieurs de ses partenaires, ce qui lui a permis d’arriver en tête au premier tour, suivi par Francfort et Dublin." Alors que le dossier paraissait mal engagé. 

Agence bancaire à Paris : la remontada de la diplomatie française

L'Agence du médicament (AEM, 900 employés) s'installera à Amsterdam, et l'Autorité bancaire (ABE, 170 employés) à Paris. Les Vingt-Sept sont parvenus sans drame et sans affrontement spectaculaire à se répartir, lundi soir, les deux agences actuellement basées à Londres, et qui devront quitter le Royaume-Uni avant la date fatidique du Brexit, le 29 mars 2019.



En tout cas moins que celui de Lille que la commission européenne avait jugé favorablement dans un rapport. Ce qui laissait espérer au moins une place parmi les 4-5 premiers (sur 19 villes candidates). Or Lille a terminé dernière du vote.

"Je suis très déçue, je pense qu'on a tout donné, mais ce n'est pas très étonnant qu'Amsterdam soit sortie", a affirmé mardi La ministre de la Santé, Agnès Buzyn. En contradiction aussi avec la position du diplomate cité par Libération ?

"Au travail"


Désormais, en haut lieu, le dossier est même jugé peu crédible et rempli de défauts dont on a peu parlé. Libé écrit notamment : "De fait, à une mauvaise desserte aérienne, un immeuble à l’état de projet, des capacités de logements et de scolarisation en plusieurs langues limitées, des employés de l’EMA peu enthousiastes - ceux-ci ayant marqué leur nette préférence pour Barcelone avant que cette ville sorte du jeu en raison de la crise catalane, ou pour Amsterdam - s’ajoutait la perte de crédibilité de l’Agence française de sécurité du médicament, empêtrée dans plusieurs scandales, dont celui du Médiator."

Un jugement sévère, après-coup, repris immédiatement par Christophe Itier, le Haut-Commissaire à l'Economie Sociale et Solidaire et l'Innovation Sociale, leader d'En marche dans le Nord, et adressé à Martine Aubry avec ce commentaire : "Au travail !"


Martine Aubry à Emmanuel Macron. Elle avait écrit sur Twitter : «Nous avions la conviction que le président de la République n’avait pas - malgré ses dires - soutenu le dossier de l’AEM à Lille. Nous en avons maintenant la preuve.» Les informations de Libé lui donnent-elles raison ? 



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