Colère des agriculteurs : voici à quoi va ressembler la mobilisation dans le Nord et le Pas-de-Calais

Dès dimanche 17 novembre 2024, la mobilisation des agriculteurs à l'appel de différents syndicats commence en France. De nombreuses actions sont prévues lundi 18 novembre dans le Nord et le Pas-de-Calais. Tôt le matin, les agriculteurs se rassembleront devant la préfecture de Région à Lille, avant des feux de la colère allumés en divers points du territoire le soir.

En début d'année, déjà, les agriculteurs s'étaient mobilisés. Souvenez-vous, ils avaient bloqué certaines autoroutes en France. Les agriculteurs dénoncent toujours une lourdeur administrative et leurs faibles revenus.

Par ailleurs, les mauvaises récoltes de l'année, les pertes liées aux nouvelles maladies animales et la probable signature de l'accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) attisent leur colère. Dans ce contexte, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA) ont décidé de relancer le mouvement "on marche sur la tête".

À Lille, dès 6 heures du matin

Lundi 18 novembre, les agriculteurs devraient se rendre, sans les tracteurs, dès 6 heures du matin devant la Préfecture de la région, à Lille (Nord), place de la République. Ils ont prévu de déposer les drapeaux des pays du Mercosur en signe de protestation.

Il est urgent que le nouveau gouvernement s'occupe des agriculteurs !

David Meurillon, président de la FDSEA 59

Une action que la FDSEA souhaite "bon enfant, dans le respect des biens et des hommes", affirme David Meurillon, président du syndicat dans le Nord. Il ajoute : "l'objectif c'est qu'on parle de nos problèmes. Il y a eu quelques "mesurettes" après la mobilisation de cet hiver, mais beaucoup de choses n'ont pas abouti avec la dissolution, il est urgent que le nouveau gouvernement s'occupe des agriculteurs !".

Des autocollants aux couleurs des pays de l'Amérique latine 

Dans la soirée de dimanche 17 novembre 2024, les Jeunes agriculteurs et la FDSEA envisagent une action symbolique. Poser des autocollants sur les panneaux de villes de toute la région. Des stickers aux couleurs des pays de l'Amérique latine en passe de signer un accord de libre-échange avec l'Union européenne. Ils rebaptiseront aussi certaines communes.

C'est un des motifs de la colère des agriculteurs français. David Meurilon fulmine : "On nous pénalise avec des normes françaises et européennes. Et on va importer de la viande, de la volaille, du miel de pays qui n'ont pas ces normes-là. Ils ont la possibilité de piquer leurs viandes aux hormones ! On a deux agricultures différentes, là-bas ce sont de très grandes exploitations, alors que nous la priorité c'est la qualité et le bien-être animal. On n’aura pas la traçabilité sur les produits transformés, on en mangera. C'est leurrer le consommateur".

Rassemblement de tracteurs à Arras

Lundi 18 novembre 2024 à partir de 19 heures, un rassemblement est organisé devant la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) d'Arras. Les tracteurs seront en ville, venus de tout le département du Pas-de-Calais. Des feux de la colère seront allumés sur place.

Les syndicats espèrent être reçus par le préfet et le directeur de la DDTM. Lucie Delbarre, présidente de la FDSEA 62, dénonce les promesses non-tenues après la mobilisation de janvier 2024, notamment sur la simplification administrative et s'agace : "on veut des résultats dans nos fermes."

Les feux de la colère sur les ronds-points

Ce sera le point fort de cette première journée de remobilisation des agriculteurs. Partout en France, sur des ronds-points stratégiques, les agriculteurs se positionneront avec leurs tracteurs et allumeront les feux de la colère à partir de 19h45, lundi 18 novembre 2024.

David Meurillon explique : "L'objectif ce n'est pas de bloquer les Français, les gens qui travaillent... ce n'est pas un blocage, les tracteurs laisseront passer les voitures. Nous voulons attirer l'attention de nos concitoyens sur nos difficultés".

Avec les Belges

Dans le Nord, près de Maubeuge, à Bettignies, à la frontière avec la Belgique, les agriculteurs des deux pays pourraient se rejoindre.

Un premier acte d'un mouvement qui pourrait durer. Les agriculteurs annoncent qu'ils entendent être écoutés.