Covid-19 : Dans les Hauts-de-France, la moitié des opérations non urgentes déprogrammées

Comme lors du premier confinement, les opérations dites "non urgentes" sont déprogrammées pour libérer les lits de réanimation et du personnel soignant.

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Pour faire face à cette deuxième vague, l'Agence régionale de Santé a demandé aux hôpitaux de reporter certaines opérations "non urgentes". Un processus enclenché il y a trois semaines, de façon plus progressive que lors de la première vague où toutes les opérations avaient été stoppées. A ce jour, la moitié des opérations sont ainsi reportées dans les centres hospitaliers de la région. 
 

Libérer les lits et le personnel

L'objectif, c'est d'avoir 800 lits de réanimation, contre 460 hors crise sanitaire. Au CHR de Lille, 22 blocs sur 55 fonctionnent et 60% des opérations sont supprimées. Sont ainsi libérées les salles de réveil, les lits en réanimation et tout le personnel qui y travaille en temps normal. Un médecin réanimateur par exemple qui pourra donc soigner des patients atteints du Covid-19.

Une opération du genou, l'implantation d'une prothèse de hanche, la pose d'un anneau gastrique sont des exemples d'interventions qui peuvent être reportées. 

Ces déprogrammations résultent à chaque fois d'une décision collégiale médicale. Les équipes médicales se réunissent et analysent le bénéficie/risque individuel du patient, c'est donc souvent un arbitrage éthique.

Les opérations "vitales" des secteurs de la cancérologie, de la cardiologie et de la dialyse sont normalement maintenues.

Conséquences collatérales

Certains médecins s'inquiètent des répecussions collatérales des déprogrammations chirurgicales. Ils craignent une détérioriation de l'état de leurs patients. 

Pour Axel Kahn, président de la ligue nationale contre le cancer, les victimes collatérales ne sont pas seulement victimes d'opérations déprogrammées mais aussi d'un défaut de dépistage des maladies.

En effet, pendant le premier confinement, les dépistages pour les cancers ont presque été à l'arrêt or un retard d'un mois dans le traitement d'un cancer augmente les risques de décès de 6 à 13%, selon une étude britannique publiée par la revue médicale BMJ.
 
L'Union nationale des chirurgiens de France, a alerté en octobre dernier du "coût sanitaire et humain des mesures liées à la lutte contre le Covid-19". Des chimiothérapies ainsi que de nombreuses opérations ont été annulées faute de médecins disponibles dans les blocs opératoires lors du premier confinement.

Selon une étude menée par l'Institut Roussy (centre de lutte contre le cancer) et l'Inserm sur les répercussions de l'épidémie du Covid-19 sur les malades du cancer, il y aura une surmotalité de 2 à 5 % chez les malades atteints d'un cancer d'ici à cinq ans. 

 
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