La troisième phase du déconfinement a eu lieu lundi 22 juin. Dans le Nord, comme un peu partout en France, la vie a repris, presque comme avant. Médecins et psychologues appellent à la vigilance.
Elles sont déjà bien loin ces images de villes désertées. La première vague du déconfinement, lié au coronavirus Covid-19, a débuté le 11 mai, avant une deuxième phase le 2 juin et une troisième, ce lundi 22 juin. Cinémas, piscines et autres complexes sportifs ont rouvert.
Finis la distanciations sociale et les gestes barrières ? Le virus circule désormais moins vite. Et si le masque est conseillé - il est obligatoire dans les transports - peu de personnes le portent. A Lille, les rassemblements lors de manifestations ou lors de la Fête de la musique dimanche 21 juin ont parfois interpellé.
Qu'importe, le déconfinement était très attendu : "La distanciation sociale, on la respecte surtout au travail. Dès lors où on a été déconfinés, on a réservé nos vacances, la vie reprend", raconte ce Lillois sur sa pause déjeuner.
Des Lillois perplexes
D'autres Lillois sont plus perplexes. "Pendant le confinement, n'importe qui était une cible potentielle pour nous transmettre le virus et là, c’est presque le retour à la normale, ça fait un peu peur", confie un jeune Lillois.
"Il y a toujours des morts et des nouveaux cas tous les jours, on voit que ce n’est pas encore fini. La crainte est encore présente. Avec l’été, on sort plus facilement, et on met moins souvent le masque", constate une autre passante.
On a tous fait un effort pour se mettre à l’abri, pour se tirer de cet épisode complexe, aujourd’hui, il faut faire le même effort pour le consolider
Les esprits sont libérés, notamment avec le beau temps qui pointe enfin le bout de son nez. Inquiétant selon les spécialistes, qui tirent la sonnette d'alarme. C'est le cas du Docteur Patrick Goldstein, chef des urgences du CHU de Lille. "C’est évident que les gens baissent la garde. On peut le comprendre et ce n’est pas raisonnable. On a tous fait un effort pour se mettre à l’abri, pour se tirer de cet épisode complexe, aujourd’hui, il faut faire le même effort pour le consolider, bien sûr que c’est compliqué."
Selon le psychologue Maarten Vansteenkiste, interrogé par le site d'informations belge 7sur7, "suivre des mesures exige beaucoup de maîtrise de soi de la part de la population. Pendant des mois, nous avons dû nous contrôler et avons pu résister à la tentation. Maintenant que les mesures ont été assouplies et que nous pouvons à nouveau goûter à la liberté, certaines personnes n’arrivent plus du tout à se contrôler".