L'évasion spectaculaire de Redoine Faïd, dimanche, de la prison de Réau, a réveillé de mauvais souvenirs pour les surveillants pénitentiaires de Sequedin, d'où il s'était déjà évadé en 2013.
Il a accepté de nous parler. Parole rare d'un personnel encore marqué, cinq ans après par l'évasion spectaculaire de Redoine Faïd de la maison d'arrêt de Sequedin. Benoit Normand est le représentant local du syndicat UFAP-UNSA. L'évasion dimanche du braqueur multirécidiviste, même si le mode opératoire est différent, réveille ici de très mauvais souvenirs.
"Le premier sentiment que j'ai c'est pour mes collègues de Sequedin", souffle Benoît Normand, secrétaire local UFAP-UNSA à Sequedin. "Forcément on les a contactés hier et on est en train de ressasser un traumatisme qu'ils ont vécu il y a cinq ans, avec déjà un procès difficile l'année dernière."
"Je pense qu'ils n'avaient pas besoin de ça. Ils essayent de se reconstruire tant bien que mal parce que c'est aussi des souffrances psychologiques... On a tous passé une mauvaise journée hier", poursuit le délégué.
Une première évasion spectaculaire
Le 13 avril 2013, ici, à Sequedin, Redoine Faïd avait fait sauter cinq portes et pris en otage quatre surveillants. L'homme, très déterminé, a récidivé hier, spectaculairement. Ici, les surveillants ne sont pas surpris.
"Vu les condamnations qu'il a, le profil qu'il a... On le savait de toutes façons. Il l'a fait ici, il ne se cachait pas pour dire qu'il allait recommencer, mais voilà, il passe pour le beau-parleur, le gendre idéal, mais il faudrait peut-être qu'ils prennent en compte le fait que ce n'est pas un enfant de choeur", précise le délégué syndical.
Pour ce délégué syndical, cette évasion pose de multiples questions, notamment celle du manque de moyens en personnels accordés à la sécurité. Le centre pénitentiaire de Réau inauguré en 2011 était présenté comme une prison modèle, ultra-sécurisée.