Le Conseil d'État a suspendu, ce vendredi 15 décembre, les interdictions de déplacement visant notamment les supporters parisiens à Lille et rémois à Lens, pour les rencontres de ce week-end.
Les Rémois iront bien à Lens samedi et les Parisiens se rendront bien à Lille dimanche. Pourtant le ministère de l'Intérieur souhaitait un autre scénario. Gérald Darmanin avait signé un arrêté, mardi 12 décembre, pour interdire certains déplacements de supporters, craignant des "rixes" et autres "comportements violents" entre fans et forces de l'ordre.
Mais le Conseil d'État a retoqué cette décision en suspendant, ce vendredi 15 novembre, l'interdiction visant les matchs Lille-PSG, Lens-Reims et Le Havre-Nice, dans le cadre de la 16e journée de championnat de Ligue 1 de football, selon l'Association Nationale des Supporters, à l'origine de la saisine.
Trois recours en une semaine
L'Association Nationale des Supporters avait déposé un recours auprès du juge des référés du Conseil d'Etat, au lendemain de la publication des arrêtés. "Nous constatons un glissement de l’administration dans sa conception des pouvoirs de police administrative. Cette conception actuelle est susceptible de créer une difficulté systémique avec une répétition d'arrêtés ministériels", justifiait-elle sur son compte X.
Pour autant, nous constatons un glissement de l’administration dans sa conception des pouvoirs de police administrative. Cette conception actuelle est susceptible de créer une difficulté systémique avec une répétition d'arrêtés ministériel malgré les décisions de justice.
— Asso.Nat.Supporters (@A_N_Supporters) December 13, 2023
C'est la troisième fois de la semaine que l'association saisit la haute juridiction. Ce fut notamment le cas pour la rencontre entre Lens et le FC Séville, mardi soir, lors de laquelle les Sévillans avaient finalement été autorisés, trois heures avant le match, à se rendre à Lens.
Le ministère décrit un "climat de violence"
Le ministère de l'Intérieur multiplie les interdictions de déplacement depuis, notamment, la mort tragique d'un supporter nantais, le 2 décembre, en marge d'une rencontre à domicile face à Nice. Dans son dernier arrêté, il mentionne une douzaine d'autres cas de violences dans et aux abords des stades. "Cette situation d'ensemble lors des rencontres de football, témoigne d'un climat de violence particulièrement préoccupant", explique-t-il.
En outre, les arrêtés concernant le déplacement des Brestois à Nantes et des Rennais à Toulouse sont maintenus, car ils n'ont pas été concernés par la saisine de l'Association Nationale des Supporters, même si elle considère également ces interdictions comme "illégales".