"Jean-Jacques Goldman, j'ai chroniqué son dernier album", le dessinateur Zep n'est pas que le papa de Titeuf

On le connaît comme le papa de Titeuf, mais il a bien d'autres cordes à son arc. Dimanche 1er décembre 2024 à 12h55, Zep est l’invité de notre émission "C’est bien ici". L’occasion de parler de "Dessiner le monde", un beau livre album qui vient de sortir, mais aussi d’explorer toutes les facettes de cet artiste aux multiples talents.

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Saviez-vous qu’en 2018, Zep a été au cœur d’une campagne présidentielle au Brésil ? Saviez-vous qu’il est également musicien et compositeur ? Vous allez découvrir tout ceci dans notre émission. Car Zep, ce n’est pas que Titeuf, ce petit bonhomme à houppette connu et reconnu à travers le monde, même si… "Je pense que j’ai imaginé beaucoup de choses que Titeuf a faites, mais que je n’ai pas osé faire, beaucoup de questions, de choses embarrassantes qu’il demande aux adultes…", avoue l'auteur.

Celui qui tient son surnom du groupe Led Zeppelin (au lycée, on l’appelait Zep comme le titre d’un petit journal qu’il faisait) est également musicien. Avec sa compagne, Valérie Martinez, ils forment le groupe The Woohoo ; leur premier album est sorti en mars 2024. Vous verrez dans l’émission qu’il ne va pas hésiter à jouer un peu de guitare.

À la quarantaine (il aura 57 ans le 15 décembre prochain), Zep n’hésite pas à changer de style et réalise des bandes dessinées dans lesquelles il raconte des histoires un peu plus graves, plus pesantes, plus dures, ce qu’il ne peut faire dans Titeuf.

C’est une belle découverte qui vous attend dans C’est bien ici.

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Nous avons profité de son passage dans l’émission pour lui poser quelques questions. C’est parti !

Zep est plutôt… ?

Timide ou extraverti ?

Clairement timide ! Je pense que j’ai développé le dessin pour ça. C’était une manière plus pratique, plus directe pour moi de m’exprimer. Je ne sais pas si cela vient de quelque part, c’est plutôt être extraverti qui vient de quelque part. C’est une manière naturelle (NDLR : la timidité) quand on est enfant. J’étais impressionné par les adultes, les grands. Pour moi, dessiner c’était une manière de m‘exprimer sans rougir, car un dessin ne rougit pas, donc c’est vachement pratique. Et puis, on peut parfois dire des choses très pertinentes en dessin qu’on n’oserait jamais dire en parlant.

En couleur ou en noir et blanc ?

Moi, je préfère la couleur, mais je suis vraiment un dessinateur, donc en premier, ce qui m’intéresse, c’est de réussir à capter le monde avec un trait, savoir comment je vais traduire ce que j’ai devant mes yeux avec un trait. La couleur vient après.

Musique ou bande dessinée ?

Bande dessinée, mais avec de la musique forcément, ce sont mes deux grandes passions. La musique a pris moins de place, mais j’en joue tous les jours, je compose, j’ai écrit des centaines de chansons. En fait, j’ai joué dans beaucoup de projets musicaux, mais la scène, c’est moins quelque chose qui me parle. Je suis plus un artiste de l’intime, donc j’aime travailler chez moi et si on veut être une rock star, ce n’est pas possible !

Je pense donc que la BD était mieux adaptée à mon caractère, mais je travaille beaucoup en musique. J’ai eu le bonheur d’être souvent engagé comme dessinateur de backstage (NDLR : coulisses) dans des festivals, comme à Montreux. C’étaient des expériences extraordinaires, parce que j’avais mon badge, et au moment où les artistes demandent à tous les photographes de quitter la scène, les coulisses, les loges pour être tranquilles, on ne vire pas le dessinateur. Souvent les musiciens venaient voir ce que je faisais, parce que c’était insolite de voir quelqu’un avec un carnet en train de griffonner. Ils venaient, ils discutaient...

J’ai des souvenirs de rencontres très belles avec beaucoup de musiciens intéressés par le dessin. Pour eux, c’était un monde un peu fascinant, alors cela a ouvert des dialogues assez longs, avec des artistes comme Ben Harper par exemple.

J’ai également eu une opportunité incroyable ! J’ai été engagé comme dessinateur pour chroniquer le dernier album de Jean-Jacques Goldman. J’ai passé une semaine chez lui, pendant qu’il était en train de composer, d’écrire, d’enregistrer son album Chansons pour les pieds. À ce moment-là, on ne savait pas que ce serait son dernier.

J’ai donc assisté à la naissance de cet album et pu voir cet immense artiste en pleine création. Ça a été beaucoup moins intrusif, parce que j’étais assis dans un coin, même à un moment on oubliait ma présence. J’étais en train de dessiner et les techniciens m’enjambaient. J’ai été le témoin privilégié de la naissance de cet album.

France ou Suisse ?

Suisse. Je suis Suisse (c’est dur de prononcer cela), mais depuis longtemps, je passe pas mal de temps en France. J’ai l’impression que quand je suis en France, je me sens toujours un peu Suisse, et quand je suis en Suisse, je me sens toujours un peu Français, parce que je me rends compte que j’ai adopté des choses de ce pays. C’est toujours pareil, quand on voyage, c’est là qu’on se rend compte des particularités de notre pays, de ce qui est intéressant, mais aussi insupportable.

En famille ou entre amis ?

J’ai été plutôt entre amis très longtemps et avec le temps, j’aime bien être en famille. Je redécouvre le bonheur de passer du temps avec ma maman, qui est encore là, l’écouter me raconter sa vie lorsqu’elle était jeune. Ce sont des plaisirs de mon âge je pense… Et puis, quand j’ai commencé mon métier de dessinateur, je parlais de l’enfance, mais je n’avais pas d’enfants. Aujourd’hui, j’en ai beaucoup, ils sont grands, ils sont presque tous devenus adultes, il n’y en a qu’une qui est encore adolescente. C’est aussi un autre échange avec eux, j’aime beaucoup passer du temps avec eux.

Philippe Chappuis ou Zep ?

Alors j’ai plus l’impression d’être Zep. Quand on m’appelle Philippe Chappuis, cela me fait bizarre, j’ai l’impression que c’est la police qui me convoque (rires).

Zep vous donne rendez-vous ce dimanche 1er décembre 2024 dans C’est bien ici à 12h55 sur France 3 Hauts-de-France. Pour écouter l’émission, cela se passe aujourd’hui samedi sur France Bleu Nord, à 15h et demain à 17h sur France Bleu Picardie.

Quant à l’actualité de Zep, il s’agit bien sûr du livre Dessiner le monde aux éditions Rue de Sèvres, paru en octobre dernier. Dans ce livre de conversations avec son ami journaliste Romain Brethes, il se raconte en toute sincérité en 180 pages. Son parcours, sa passion, des dessins inédits, des croquis… À retrouver dans toutes les bonnes librairies.

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