L'entraîneur argentin demandait le paiement de 19 millions d'euros en raison d'une "clause parachute" qui le protégeait en cas de licenciement, même pour faute grave. Le tribunal a considéré cette clause mais ne demande au LOSC de payer que 2 millions d'euros de dommages et intérêt, estimant que le préjudice subi par l'entraîneur a couru sur six mois tout au plus : Marcelo Bielsa reprenant des fonctions à Leeds (Premier League) rapidement.
La chambre sociale de la cour d'appel de Douai condamne le LOSC à payer à Marcelo Bielsa la somme "de 2 millions d'euros à titre de dommages-intérêts", écrit-elle dans son arrêt. En revanche, la cour "confirme" la faute grave justifiant le licenciement de l'Argentin, déjà retenue en première instance par le conseil des prud'hommes de Lille en juillet 2021.
"C'est un jugement dans lequel tout le monde peut se retrouver", a réagi Bertrand Wambeke, avocat du LOSC. Recruté en 2017, Marcelo Bielsa, passé par le banc de l'OM, devait permettre au LOSC de "changer de dimension". Mais il avait fait long feu et été mis à pied après 13 matches alors que le Losc était avant-dernier de Ligue 1.
La cour d'appel a considéré que le précontrat signé entre le club et l'entraîneur le 14 février 2017 et celui envoyé pour homologation à la Ligue de football professionnel (LFP) le 1er juillet "ont pu s'appliquer cumulativement", le deuxième document étant considéré comme "un avenant" au premier.
Or, le contrat du 14 février, à l'inverse de celui du 1er juillet, incluait une clause dite "parachute", stipulant que "si le club (...) faisait pour n'importe quelle raison arrêter le technicien dans l'exercice de ses fonctions", il devrait "l'indemniser par le paiement de toutes les quantités indiquées" dans le contrat.
C'est une victoire judiciaire et juridique pour Marcelo Bielsa, une victoire financière pour le LOSC
Me Benjamin Cabagno, avocat de Marcelo Bielsa
La cour d'appel a nettement revu à la baisse le montant induit par cette clause, à deux millions d'euros, une somme "décevante" pour l'avocat de l'Argentin, Me Benjamin Cabagno, alors que son client réclamait 13 millions d'euros au titre de cette seule clause, sur un total de 19 millions. "C'est une victoire judiciaire et juridique pour Marcelo Bielsa, une victoire financière pour le LOSC", a commenté le conseil de l'entraîneur argentin.
"Le préjudice effectivement subi par M. Bielsa a couru sur six mois tout au plus", souligne la cour d'appel. L'entraîneur argentin avait en effet repris du service dès juin 2018 à Leeds, club de D2 anglaise qu'il avait conduit en Premier League au bout de deux saisons et où il a touché "des émoluments bien supérieurs à ceux du contrat litigieux", écrit la cour.
"Si Marcelo Bielsa n'avait pas repris à Leeds et si la cour n'avait pas retenu contre Marcelo Bielsa deux critères de faute grave, il aurait gagné davantage financièrement", confie Me Cabagno qui estime que le jugement est bon sur le fond. Les parties respectives décideront si elles vont devant la cour de cassation ou pas.
Avec AFP