Les sapeurs-pompiers du Nord réclament 300 embauches supplémentaires pour faire face à l'augmentation des interventions

Les sapeurs-pompiers professionnels du Nord étaient mobilisés ce 16 mars à Lille, pour réclamer plus d'effectifs. Au terme d'une manifestation musclée, ils sont parvenus à un premier accord avec leur direction.

Les soldats du feu sont plus que jamais décidés à se faire entendre. Ce 16 mars 2023, les pompiers du Nord ont manifesté à Lille, devant les locaux de leur direction. Les syndicats qui ont appelé à la manifestation, parmi lesquels la CGT et SUD, avaient clairement établi le mot d'ordre d'une "démonstration de force" pour se faire entendre de leur hiérarchie.

Une centaine de sapeurs-pompiers ont fait le déplacement dès 9h du matin, pour rejoindre le Centre d'incendie et de secours de la rue de Bouvines. Arrivés en cortège depuis la place Rihour, avec banderoles et fumigènes, ils sont venus dire "stop au sous-effectif".

Selon les chiffres des organisations syndicales, le nombre d'interventions aurait augmenté de +18% en dix ans, qui représenterait 30 000 interventions supplémentaires. Les effectifs, eux, seraient restés à moyens constants. 

"On va rester mobilisés"

Ce lundi 20 mars, le budget départemental alloué au SDIS doit être voté. Les soldats du feu mobilisés demandent 300 embauches supplémentaires de pompiers professionnels sur cinq à six ans. Une délégation a été reçue en fin de matinée par la direction du SDIS. Après un premier échange infructueux, les leaders syndicaux ont appelé les grévistes à se joindre à l'échange.

Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a que le rapport de force qui donne des résultats, en mettant nos dirigeants face au fait accompli avec des pompiers mobilisés

Marc Lehoucq, secrétaire général CGT des sapeurs-pompiers du Nord

Ceux-ci se sont introduits dans le bâtiment pour assister aux échanges, bien déterminés à ne pas repartir sans un compromis. "Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a que le rapport de force qui donne des résultats, en mettant nos dirigeants face au fait accompli avec des pompiers mobilisés", estime Marc Lehoucq, secrétaire général CGT des sapeurs-pompiers du Nord.

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Marc Lehoucq, secrétaire général CGT du SDIS59, promet de rester mobilisé. ©Frédérik Giltay / France Télévisions

A l'issue de la réunion, les pompiers ont en partie eu gain de cause sur leurs revendications. Le leader syndical l'affirme, la direction dispose aujourd'hui de "4 millions d'euros de budget excédentaire. On garde cette réserve "au cas où", et c'est aujourd'hui. On reste donc à budget constant, mais il y aura des recrutements supplémentaires. Pour autant, le mouvement continue car nous n'avons pas obtenu le chiffre que nous souhaitions. On va rester mobilisés pour l'obtenir".

"Les interventions augmentent et on est tout à fait conscients qu'il faut faire évoluer les effectifs"

Jacques Houssin, président du SDIS59

"Il faut que l'Etat nous soutienne, parce qu'on s'essouffle"

Jacques Houssin, président du SDIS59 et conseiller départemental, a également réagi au micro de France 3. "Les interventions augmentent et on est tout à fait conscients qu'il faut faire évoluer les effectifs, a-t-il concédé. Nous avons aussi, quoiqu'on en dise, des contraintes budgétaires. On travaille avec ces contraintes, il s'agit tout de même d'argent public. On a réussi à trouver un compromis qui, j'en suis tout à fait conscient, est provisoire." 

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Jacques Houssin, président du SDIS du Nord, en appelle à l'Etat pour soutenir les pompiers ©Frédérik Giltay / France Télévisions

Jacques Houssin a annoncé 25 premières créations de postes pour l'année 2023. "Je ne sais pas si on va atteindre le nombre qu'ils demandent, même s'il est évident qu'il faut tenir compte de nos difficultés et de la pression qu'on a."

Le président du SDIS a également appelé à plus de soutien de la part de l'Etat. "Je rappelle que des négociations sont en cours au niveau national parce qu'on a un problème de financement des SDIS en France. Il faut que l'Etat nous soutienne, sinon on s'essouffle. Les syndicats en demandent peut-être beaucoup, mais leurs revendications ne sont pas complètement illégitimes."

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