Les enseignants de la faculté de droit Lille 2 sont mobilisés ce matin; plusieurs dizaines d'entre eux ont décidé de "ne pas participer à la tenue des examens". L'entrée des étudiants, dont les partiels débutent ce lundi, est encadrée par 7 fourgons de CRS.
La situation est toujours tendue sur le campus de Lille 2, ce lundi matin. Après l'appel d'un collectif d'enseignants de l'Université de Lille, dimanche, à "ne pas participer à la tenus des examens", plusieurs enseignants grévistes se sont réunis devant le campus de Moulin.
#Lille2 Partiels sous tension (mais partiels quand même ?)
— Lionel Top (@lioneltop) 9 avril 2018
Pas de blocage devant la fac, gardée par les CRS. Un collectif de prof appelle à la grève. pic.twitter.com/cuCc0npeCo
"C'était un choix difficile. Nous ne faisons grève que très rarement, surtout en période d'examens", explique Thomas Alam, maître de conférence en sciences politiques. "Mais aujourd'hui les étudiants ne peuvent pas passer leurs examens dans de bonnes conditions."
À #Lille2, les professeurs grévistes ont donné les sujets. Les surveillants refusent de lancer l'épreuve en leur absence. Quelques CRS armés sont positionnés devant les amphis. La situation est tendue. L'université est (et doit rester) un espace de liberté.
— Amine Elbahi (@AmineElbahii) 9 avril 2018
Lui et ses collègues dénoncent une réaction disproportionnée à la mobilisation des étudiants contre la réforme de l'Université et le système Parcousup. "L'Université n'a pas besoin de CRS, il faut rétablir la liberté universitaire", poursuit Thomas Alam, alors que l'entrée des étudiants se faisait ce matin sous le regard de sept fourgons de CRS, stationnés sur le parvis de la faculté.
Message on ne peut plus clair des autorités envoyés aux étudiants grévistes : 10 cars de CRS, 3 fourgons Police Nationale devant Lille 2, vide. #Lille2 #GrèveÉtudiants pic.twitter.com/MmWG4X9SnV
— Lionel Top (@lioneltop) 6 avril 2018
De son côté, le Président de l'Université de Lille Jean-Christophe Camart indique qu'il a "le devoir d'assurer la sécurité des biens, des étudiants et du personnel de l'Université", même s'il est "attaché au droit de grève".
"Il faut que les étudiants puissent avoir accès à la bibliothèque, notamment ceux qui sont en recherche. Et puis, les étudiants qui ont un peu de conscience politique n'ont pas beaucoup dormi ces derniers temps. Dans quelles conditions psychologiques vont-ils passer leurs examens ?", s'interroge pourtant Thomas Alam.
Maintien des examens
Ce lundi, les cours étaient soient annulés, soient délocalisés. Certains examens auront lieu, comme l'a souhaité le Président de l'Université. D'autres, qui étaient censés être encadrés par les enseignants grévistes, seront vraisemblablement annulés.
Pour autant, Jean-Christophe Camart n'entend pas revenir sur le maintien des examens. "J'ai reçu bon nombre de messages d'étudiants qui me disent qu'ils ont travaillé dur cette année et qui me demandent de maintenir ces examens", indique le Président de l'Université, invoquant la "majorité silencieuse".
"On ne fait pas grève pour empêcher les étudiants de passer leurs examens, mais pour qu'ils puissent les passer dans de bonnes conditions", insiste Thomas Alam. Il souligne par ailleurs le "sous-encadrement notoire" et le traitement "unique" réservé à Lille 2 par rapport aux autres facultés.