Lille : 200 personnes manifestent contre les nominations jugées anti-féministes de Darmanin et Dupond-Moretti

Sur la Grande Place de Lille, ils étaient 200 à manifester ce vendredi 10 juillet pour protester contre les nominations qu'ils jugent "anti-féministes" de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti lors du remaniement ministériel.

"Comment est-on censé avoir confiance en l'Etat français ?", s'insurge Alice, militante féministe et anti-homophobie. Comme 200 autres personnes, elle manifeste contre la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur et celle d'Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, annoncées lors du remaniement ministériel de ce lundi 6 juillet. 
La cause ? Gérald Darmanin est accusé de viol et Eric Dupond-Moretti d'avoir tenus des propos sexistes. "En tant que féministe prônant l'égalité homme-femme, on a vraiment beaucoup de difficultés à savoir que notre ministre de l'Intérieur est sous le coup d'une enquête pour viol et que notre ministre de la Justice a toujours adopté une posture misogyne et anti-féministe", déplore Betty Rygielski, présidente de "Nous Toutes 59 Valenciennois", des fleurs violettes, couleur symbole du mouvement féministe, dans les cheveux. "Accusé de viol et chef de la police", "On se lève et on se bat", "Grande cause du quinquennat, les féministes plus déterminées", "Pas de violeur à l'Intérieur", les manifestants arborent de nombreuses pancartes aux slogans hostiles aux deux ministres. Gérald Darmanin étant plus particulièrement visé. 

Avant une minute de silence, une des organisatrices, aidée d'un porte-voix, tonne son indignation : "Ces nominations délégitiment la parole de toutes celles et ceux qui ont le force et le courage de parler des violences subies. Elles s'inscrivent dans la culture du viol. [...] La nomination d'un tel gouvernement prouve, s'il en était encore besoin, que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles comme grande cause du quinquennat n'était qu'une fumisterie."
 

"On ne peut pas penser le féminisme sans prendre en compte l'antiracisme, l'écologie et la lutte des classes"

 La crainte que ce remaniement décourage les victimes de viol est aussi dans l'esprit d'Alice : "Il y a très peu de personnes qui vont déclarer qu'elles se sont fait violer au commissariat. Donc remettre en doute la parole du peu de personne qui y vont, c'est limite." Si Betty Rygielski respecte la présomption d'innocence de Gérald Darmanin, elle estime néanmoins "que sa place ne devrait pas être à la tête du ministère de l'Intérieur". 
Beaucoup de femmes sont présentes, mais aussi des hommes. L'un deux, Edouard Guillebot, a tenu à venir : "Ça me semblait important de montrer que tout le monde est concerné. Toutes les occasions doivent être saisies pour donner la parole aux femmes."

À ses côtés, Nejwa Mimouni estime qu'il faut penser le féminisme dans un prisme plus global : "Il faut absolument qu'Emmanuel Macron et son gouvernement comprennent que leur Etat, leurs institutions sont sexistes, islamophobes, racistes. On ne peut pas penser le féminisme sans prendre en compte l'antiracisme, l'écologie et la lutte des classes. C'est un tout."

Les propos jugés homophobes de Gérald Darmanin sont aussi dans la ligne de mire des manifestants. Ils lui reprochent la publication de plusieurs tweets dans lesquels il montre son opposition au mariage et à l'adoption pour des couples homosexuels.
 
L'actualité "Politique" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Hauts-de-France
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité