Les comptes officiels du LOSC publiés par la DNCG montrent notamment un déficit structurel en forte hausse à la fin de la saison dernière.
40,493 millions d'euros de perte. C'est le résultat net affiché dans le bilan comptable publié ce vendredi par la DNCG (Direction Nationale de Contrôle de Gestion) pour la saison 2016-2017. Un chiffre record dans l'histoire du LOSC. A titre de comparaison, la perte du club n'était "que" de 17,8 millions € en 2016. En 2015, le résultat net était même positif : + 900 000 €. La saison dernière en Ligue 1, seul l'Olympique de Marseille affiche un déficit plus important (-42,4 millions d'euros).A quoi correspond cette somme, ce résultat net négatif ? C'est la différence entre les recettes et les charges du club. Le LOSC avait en 2016-2017 55 millions d'euros de recettes (droits télé, sponsors, billetterie...) et 115 millions d'euros de charges. Soit une différence de 60,1 millions d'euros. Un chiffre qui est ramené à 40,4 millions d'euros grâce aux transferts (24,8 millions d'euros en 2016-2017).
Le chiffre de 60,1 millions d'euros est important. C'est celui qui définit ce que l'on appelle généralement le déficit structurel d'exploitation du club. Sa différence réelle entre dépenses et recettes hors transferts. Jusqu'à cette saison, ce déficit structurel était plutôt autour de 30 à 40 millions d'euros (38M€ en 2016, 28 M€ en 2015). Il se creuse au fil des années depuis le titre de champion de France. En 2017, il a augmenté beaucoup plus vite.
Ce bilan comptable du 5e budget de la Ligue 1 publié par la DNCG est le premier de l'ère Gérard Lopez mais il tient aussi compte de la première partie de saison durant laquelle Michel Seydoux était encore aux commandes.
Dans le détail, plusieurs chiffres sont à souligner :
- Augmentation forte de la masse salariale : de 49 à 58 millions d'euros, elle a progressé de presque 10 millions d'euros entre 2016 et 2017, dépassant les recettes hors transferts du club
- Plus globalement, les charges du LOSC ont augmenté de 20 millions d'euros
- Les recettes billetterie continuent à fortement baisser : de 12 millions d'euros en 2015 à 7 en 2017
+ 66%
A noter également, que les comptes permettent de constater que la dette financière du LOSC s'élève désormais à 111 millions d'euros. Ce même chiffre était de 54 M€ en 2016 (soit une augmentation de 66%) et 37 M€ en 2015. C'est de très loin, la dette financière la plus importante de Ligue 1. A titre de comparaison, ce chiffre est de 27,8 M€ pour l'OM, 2ème de classement des dettes financières.
La dette financière du #LOSC au 30 juin 2017 s'élevait à 111 millions d'euros à laquelle s'ajoute 53,4M€ de dette à l'actionnaire (compte courant d'associé). pic.twitter.com/eg8fM8NpmF
— Yann Fossurier (@YannFossurier) 13 avril 2018
Ces chiffres éclairent également d'un peu plus près la décision de la DNCG l'hiver dernier. La situation financière du LOSC avait alors été jugée tellement préoccupante que le club avait été interdit de recruter et retrogradé à titre conservatoire en Ligue 2.
Un dernier chiffre a retenu également notre attention : celui concernant les disponibilités, c'est-à-dire l'argent disponible en caisse. Au 30 juin 2017, elles étaient de 65,9 millions d'euros, contre seulement 5 millions d'euros à l'issue de la saison précédente. C'est sans doute ce qui a autorisé la DNCG à donner son feu vert à Gerard Lopez en juin dernier (au même titre que les 31,6 millions de créances sur des ventes de joueurs pas encore encaissées), la holding luxembourgeoise du LOSC, Lux Royalty, ayant contracté en juin 2017 un nouvel emprunt obligataire pour financer les activités du club.
Mais il s'agit d'une dette et non de capitaux propres. Le rapport du "gendarme financier" du foot français indique en effet une situation nette négative de -43,7 millions d'euros au terme de la saison 2016-2017. Un chiffre qui met en lumière le besoin de recapitalisation du club. "Ce que nous attendons, ce sont des vrais investissements en fonds propres et pas des financements avec des schémas de remboursements différés importants", a indiqué ce vendredi le président de la DNCG Jean-Marc Mickeler.