La famille de la victime la souhaitait : une reconstitution pour comprendre et éclaircir les zones d'ombre de l'enquête. Les faits s'étaient déroulés le samedi 1er décembre 2018, rue Solférino à Lille, à 6h00.
Un peu plus de quatre ans après le tir - qui provoquera la mort de Brahim Moussa, 25 ans, des suites de ses blessures le 31 décembre 2018 - une reconstitution de ce qui s'est passé, le samedi 1er décembre 2018 à 6h00, a lieu ce matin et jusque la mi-journée. Le quartier des halles de Solférino est bouclé.
Rappel des faits
Le 1er décembre 2018, quatre policiers de la BAC en civil, repèrent une Clio garée déclarée volée. Les policiers planquent et voient un Scenic, conduite par Brahim Moussa avec à bord deux autres hommes arriver. Le passager avant descend de le Scenic pour monter dans la Clio. L'arrestation du premier homme se serait alors mal passée, les policiers parlant "de cris", de "vrombissements", de "hurlements". Brahim aurait redémarré pendant ce temps. L'auteur du tir expliquera avoir vu le Scenic "foncer" sur eux, "dans sa direction" et avoir croisé le regard de Brahim, qui sera retrouvé inconscient à quelques centaines de mètres, près de sa voiture.
"Contradictions" et reconstitution réclamée par la famille
La famille de la victime soulevait, en 2020, deux ans après le drame, des "contradictions" entre les récits des protagonistes et les constatations médico-légales, réclamant notamment une reconstitution, appuyée d'une expertise balistique. Car selon les légistes, la balle a percé le flanc droit de la victime, légèrement de l'arrière vers l'avant du corps et de haut en bas, se logeant dans la hanche opposée. "Comment peut-il voir mon frère lui foncer dessus, mais tirer presque dans son dos ?", s'interrogeait le frère de Brahim.
La tante de Brahim, Aïcha, interrogeait également : "Comment Brahim a-t-il fui sans blesser personne ? Savait-il vraiment qu'ils étaient policiers ?", appelant aussi à ce que le deuxième passager, "témoin du tir", soit entendu par le juge.