L'aventure continue pour la lilloise Océane Dodin, qui s’est qualifiée en huitième de finale de l’Open d’Australie dans la nuit de vendredi à samedi 20 janvier 2024. Une première en Grand Chelem pour la joueuse de tennis de 27 ans au style agressif et entraînée par ses proches. Portrait de cette nordiste qui fait sensation.
Il aura fallu deux sets à la Lilloise Océane Dodin, actuellement 95ème mondiale, pour battre (66-24) la Française Clara Burel (51e), à l’Open d’Australie, samedi 20 janvier. Un “air australien” qui lui “va très bien”, peut-on lire sur le site de la Ville de Lille, emplie de fierté pour cette nordiste désormais exilée dans l’Hérault et seule Française encore en lice.
Pour la première fois de sa carrière, la joueuse de 27 ans s’est qualifiée en huitième de finale d’un Grand Chelem, elle qui avait jusqu’alors plafonné à six reprises au deuxième tour. Il y a tout juste dix ans, en 2014, alors qu’elle avait commencé la saison en 609e position du classement mondial, elle devenait championne de France des 17/18 ans, deux ans après ses débuts en tennis professionnel.
Un staff familial
Fille unique, Océane Dodin a été initiée très tôt au tennis par ses parents, eux-mêmes pratiquants. Dès ses 7 ans, elle intègre le club du Fos à Villeneuve-d'Ascq avant de rejoindre le club municipal de Denain (Nord).
Elle reste depuis entraînée par son père, professeur d’EPS et de tennis, mais également accompagnée par son grand-père ou son compagnon depuis cinq ans, totalement novice, qui a trouvé une technique pour lui envoyer des balles.
Dans sa dernière conférence de presse, elle dévoile que ce dernier, Thomas ou “Toto”, pompier à Montpellier, a l’habitude de l’accompagner à Melbourne. Mais elle dévoile, avec une pointe d’humour, qu’elle ne s’attendait pas à un voyage si long :
À chaque fois que je fais un Grand Chelem, on arrête au milieu de la première semaine. Là il est un peu dans la ‘mouise’ parce qu’il n’a plus de congés. Il faut qu’il appelle pour dire ‘excusez-moi, je reste'.
Océane Dodin, joueuse lilloise
Un soutien qui lui permet de rester sereine et confiante, criant à son copain “j’ai peur !”, en plein match avec Clara Burel, qui deux jours plus tôt avait battu la numéro 5 mondiale. “Thomas m’a vu galérer dans les Grands Chelem. [...] C’est la première fois qu’il y a un beau résultat”, a-t-elle réagi avec émotion.
Des "missiles" sur le court
Soucieuse de continuer sur sa lancée, elle tient à préserver la même stratégie pour la suite du tournoi : s’éviter du stress en ne s’attendant “pas à grand chose” et en ayant confiance en elle au maximum. “Je peux être dangereuse”, assure Océane Dodin, au style de jeu toujours aussi agressif, avec des frappes impressionnantes, qualifiées par sa dernière adversaire de “missiles”. Son inspiration ? La joueuse russe Maria Sharapova, au palmarès plus que conséquent.
Le duel franco-français à tourné à l'avantage d'Océane Dodin ! La Lilloise nous raconte son match, et notamment sa joie mesurée au moment de la balle de match face à son amie Clara Burel 🇫🇷#AusOpen pic.twitter.com/ilYR8bMLrU
— FFT (@FFTennis) January 20, 2024
La cogneuse Française, qui limite autant que possible ses échanges à trois maximum, reconnaît qu’elle a aujourd’hui plus confiance en elle, notamment grâce à un entraînement plus poussé et complet. Dans ces conditions et avec une qualification en huitièmes lui garantissant d’ores et déjà d’atteindre, au mieux, le top 75, elle pourrait toucher à nouveau du bout des doigts son meilleur classement WTA à ce jour : 46ème mondiale en juin 2017.
Peut-être même prétendre à mieux en cas de victoire contre la chinoise Zheng Qinwen, sa prochaine adversaire, contre laquelle elle a déjà perdu deux fois par le passé. “Mais c’était sur terre battue”, précise la tricolore, consciente d’être plus à l’aise sur dur. Elle reconnaît toutefois : “Je pense que ce sera le match le plus compliqué”. Verdict ce lundi 22 janvier.