Les organisations intersyndicales de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et de l'INA appellent les salariés à deux journées de grève ce jeudi 23 et le vendredi 24 mai 2024, pour dénoncer le projet de réforme de l'audiovisuel public voulu par le gouvernement. Ce projet devait être examiné à l'Assemblée nationale à partir de ce jeudi et son examen a été reporté en juin.
Les intersyndicales de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et de l'INA sont vent debout contre le projet de réforme de l'audiovisuel public voulu par le gouvernement qui prévoit la fusion des 4 entreprises au 1er janvier 2026.
Des perturbations sur les antennes
Les programmes régionaux de France 3 ont été différemment impactés. Dans les Hauts-de-France par exemple, pas d’émission matinale, aucun JT dans la journée à Amiens en raison d’une forte mobilisation des salariés. À Lille, la grève a été moins suivie, seul le journal du soir est impacté et raccourci.
L'antenne de France Bleu Picardie était également perturbée en matinée.
Une réforme redoutée par les organisations syndicales
Les 4 branches de l'audiovisuel public (télé, radio, international et archives) seraient regroupées ensemble. Les syndicats dénoncent "une restructuration hyper-rapide de l’audiovisuel public" : "Deux ans après avoir supprimé la contribution à l’audiovisuel public (la CAP, la « redevance »), le gouvernement envisage à nouveau de déstabiliser le secteur public"
1.100 salariés de Radio France ont signé une pétition pour dénoncer ce projet.
Plusieurs centaines de salariés de l'audiovisuel public se sont rassemblés jeudi après-midi près du Ministère de la Culture à Paris pour protester contre le projet de fusion.
"L'audiovisuel public doit se rassembler pour se renforcer"
Rachida Dati, Ministre de la Culture a estimé le 14 mai dernier en Commission des Affaires Culturelles de l'Assemblée Nationale que "l'audiovisuel public a des forces indéniables [...] Aujourd'hui ces forces sont dispersées, dans un contexte de concurrence exacerbée mais aussi de médias privés qui s'organisent de plus en plus[...] L'audiovisuel public doit se rassembler pour se renforcer"
Le projet ne fait toutefois pas l'unanimité, y compris dans les rangs de la majorité.
La proposition de loi défendue par l'Exécutif devait être examinée par les députés jeudi 23 et vendredi 24 mai 2024. L'examen du texte à l'Assemblée nationale a finalement été repoussé à une date encore inconnue, face à l'encombrement de l'ordre du jour.
Si cette restructuration aboutit, elle devrait être effective le 1ᵉʳ janvier 2025 par la création d'une holding pour un an et mener ensuite à une fusion des entreprises. Cela concerne 16.000 salariés.