Le président de la MEL, Métropole Européenne de Lille, comparaît pour quatre jours devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt, recel et favoritisme. Ce qu'il faut retenir du début du procès à l'aube de cette nouvelle journée d'audience.
En ce lundi après-midi, l'attitude du prévenu tranche avec l'aisance du matin, où Damien Castelain était arrivé plutôt serein. Il en ressort assez fébrile. Entretemps, le tribunal a examiné les notes de frais du président de la MEL, métropole européenne de Lille, l'intercommunalité qui gère des dépenses communes de 95 villes voisines autour de Lille, avec un budget avoisinant les 2 milliards d'euros.
Lui sont notamment reprochés, la prise en charge par la collectivité de nuits dans un hôtel cinq étoiles près du Parc des Princes à Paris, de repas avec sa compagne, d'un costume à 1.500 euros ou d'un parfum Hermès, ainsi que l'usage d'un véhicule pour ses déplacements personnels.
Les montants en jeu sont "ridicules", "même pas 100 euros" pour un repas pour deux personnes au restaurant, minimise Damien Castelain. Il reconnaît toutefois un "problème de méthode", notamment dans l'usage d'une carte bancaire de la MEL et rappelle qu'il a remboursé quelque 20.000 euros de dépenses prises en charge par la régie de son cabinet.
"Les deniers publics peuvent servir à vous prélasser dans un bain à bulles ?" s'étonne la procureure, faisant référence aux soins dans des spas réglés par la MEL. "Cela pose problème et j'ai remboursé", répond Damien Castelain.
Le dossier des "pierres bleues"
Le président de la MEL est aussi interrogé sur les quelque 22.000 euros de frais d'avocat pris en charge par la Mel pour sa défense dans l'affaire du Grand Stade, dans laquelle six personnes, dont lui, avaient été mises en examen pour divers faits de corruption, favoritisme ou encore trafic d'influence, avant un non-lieu.
Si sa protection fonctionnelle n'est pas en cause, le tribunal lui reproche de ne pas avoir fait voter cette décision par le conseil métropolitain, comme la procédure le prévoit, mais de l'avoir fait valider par son vice-président.
Ce mardi 13 et demain, mercredi 14 février, Damien Castelain devra répondre des conditions d'embauche d'une conseillère presse recrutée sans respecter les règles des marchés publics et sur les 17.000 euros de pierres bleues, un matériau de qualité dont il a bénéficié pour une terrasse personnelle en marge de la construction par Eiffage du Grand Stade de Lille.
Avec AFP