Président de la Métropole européenne de Lille (MEL) depuis 2014, Damien Castelain sera jugé ce lundi 12 février 2024 pour des affaires de détournements de fonds publics, de recel d’abus de confiance et de prise illégale d’intérêts remontant parfois jusqu'en 2010, lorsqu'il était encore vice-président de la MEL.
Un nouveau chapitre se tourne dans les affaires qui visent le président de la Métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain. Ce lundi 12 février 2024, le président élu depuis 2014 devra répondre devant le tribunal judiciaire de Lille de faits de détournements de fonds publics, de recel d’abus de confiance et de prise illégale d’intérêts remontant parfois à 2010. Rappel des faits d'un dossier aux multiples facettes.
Quels faits lui sont reprochés ?
En 2018 et après plusieurs mois d'enquête, le média d'investigation régional Médiacités avait publié un article accablant pour Damien Castelain, dans lequel nos confrères révélaient plusieurs faits de recel et de détournement de fonds public le concernant.
Dans son enquête, Médiacités faisait état de nombreuses factures du président, présumées frauduleuses : "Entre janvier 2017 et mai 2018, les dépenses litigieuses s’élèvent à plus de 11 000 euros. En voici quelques beaux exemples. Parfums Terre d’Hermès, cartes cadeaux chez Séphora, Boulanger ou Jeff de Bruges, prestations "bien-être" au Spacium, le centre de spa, soins et hammam de Faches-Thumesnil…". Une somme que l'élu a depuis remboursée.
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D'autres volets de cette affaire, jugés pour prise illégale d'intérêts et pour recel d'abus de confiance, seront également abordés ce lundi. Entre autres : des faits d'ingérence soupçonnés dans l'embauche d'une ancienne attachée de presse, mais également un dossier concernant la livraison de pierres bleues par le groupe Eiffage dans les années 2010. Un "cadeau" estimé à 17 000 euros, intervenu simultanément à la construction du Grand stade, commencée par Eiffage en septembre de la même année.
Quelle peine encourt-il ?
Pour tous ces volets, Damien Castelain encourt jusqu'à 5 ans de prison et 375.000 euros d'amende.
Pourquoi son procès avait-il été décalé ?
Initialement prévu du 3 au 6 juillet 2023, le procès de Damien Castelain n'avait pas pu se dérouler en raison d'une grève des greffiers, qui avait paralysé le tribunal judiciaire de Lille pendant plusieurs jours. Alors que l'audience du président de la MEL devait débuter, une quarantaine de manifestants étaient entrés dans la salle, demandant une prise de parole pour faire valoir leurs revendications. En raison de l'agenda judiciaire particulièrement chargé du tribunal de Lille, le procès avait dû être renvoyé au 12 février de cette année, soit près de 9 mois plus tard.