Hommage national, entrée au panthéon... Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et artisan de l'abolition de la peine de mort s'est éteint le 9 février, à l'âge de 95 ans. France 3 Hauts-de-France revient sur son combat humaniste, en diffusant le documentaire d'Alexia Hanicotte, "Vraies gueules d'assassins", ce jeudi 15 février à 23h20. Un moment historique.
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Le 23 juin 1977 était guillotiné, dans la cour de la prison de Douai, Jérôme Carrein, le dernier condamné à mort des Hauts-de-France. Assassin d'une fillette de 8 ans, Cathy Petit, près d’Arleux, il fut l'avant-dernier condamné à mort à être décapité en France. Son procès et sa condamnation avaient cristallisé la lutte pour l'abolition de la peine de mort, juste après le procès de Patrick Henry, que Robert Badinter, son avocat, avait réussi à faire acquitter.
Pour Marie-Christine Dutat, Bâtonnière du Barreau de Lille, "à l'époque, il y avait eu un fort émoi parce que tout le monde se disait "est-ce que c'est l'abolition de la peine de mort ?". Et en réalité, les Français étaient contre l'abolition de la peine de mort".
Quatre ans plus tard, en octobre 1981, le combat de Robert Badinter, suite à l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, aboutit à l'abolition de la peine de mort en France.
"On se réunissait dans la nuit, on guillotinait à l'aube. Quand il m'arrive d'y penser... Le visage de ceux qui étaient là, réunis, pour ce qui était un supplice. [...] Et tous, sauf peut-être le prêtre et le condamné à mort, celui qu'on allait exécuter, qui allait mourir, on avait des gueules, des vraies gueules d'assassins.
"Lorsqu'on refuse la peine de mort, on proclame que la vie est sacrée"
Le combat contre la peine de mort n'est pas né au XXè siècle. Il y eut plus de deux cents ans de lutte avant d'aboutir à l'abolition, qui fut envisagée dès la Révolution française. "Les jugements humains ne sont jamais assez certains", soutenait Robespierre. L'abolition de la peine capitale fut portée haut et fort dès les Lumières, jusqu'à Victor Hugo puis Robert Badinter.
"Je souhaiterais que les avocats d'aujourd'hui mesurent ce que ça signifiait d'entendre, derrière soi, respirer, pendant des heures, l'homme dont on demandait la tête. [...] La tête de qui ? La tête de l'homme que vous entendiez respirer dans votre dos, à moins d'un mètre, communément."
Le documentaire "Vraies gueules d'assassins", retrace cette lutte et se nourrit de confidences et de récits, dont les souvenirs de Robert Badinter, mais aussi ceux de François Hollande, Bernard Cazeneuve, de présidents de jury d'assises, d'avocats et de magistrats. Le film est accompagné d'archives remarquables, qui illustrent les témoignages de toutes les personnes touchées de près par le sujet, y compris les familles de victimes.
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