Pour tenter de répondre aux révélations concernant ses montages financiers, Gérard Lopez, le nouveau président du LOSC, a pris la parole samedi soir au micro avant le coup d'envoi de Lille-Lorient.
Il est un peu inhabituel de voir un président de club prendre la parole avant un match, devant un stade. C'est ce qu'a fait Gérard Lopez samedi soir au Stade Pierre-Mauroy, avant le coup d'envoi de Lille-Lorient, qui s'est par ailleurs soldé par une défaite (0-1) des locaux. Ces dernières semaines, l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois a été l'objet d'enquêtes journalistiques détaillant les montages financiers utilisés pour acquérir le LOSC.
Gérard Lopez a profité de son premier match de Ligue 1 à domicile en tant que président pour lancer une opération de communication en guise de réponse. Samedi soir, sur la pelouse avant le match Lille-Lorient, il a pris le micro pour s'exprimer face à un public lillois conquis. "Que le LOSC gagne, soit respecté, n’en déplaise à des critiques de n’importe qui d’autre". Des propos repris dans une vidéo publiée sur le site du club. "Je voulais remercier les supporters. On a eu des semaines pas toujours faciles. On veut travailler dur, sans se soucier de l’ultra-spectaculaire dans la presse", poursuivait-il.
Ces dernières semaines, le repreneur du LOSC a été confronté à des révélations portant sur ses montages financiers pour l'acquisition du club. La société française propriétaire du LOSC (L Holding) menait ainsi à une compagnie anglaise (Victory Soccer), contrôlée par une structure offshore basée à Hong-Kong (Chimera Consulting), elle-même détenue par une autre offshore (Incredible Wealth) dans le paradis fiscal des Îles Vierges Britanniques. Un montage en forme de poupées russes mis au jour par une enquête de Médiapart, Médiacités et France 3 Nord-Pas-de-Calais. Gérard Lopez a indiqué depuis que la société des Iles Vierges avait été retirée du montage et qu'il était seul actionnaire, en son nom propre, de la société hong-kongaise qui contrôle la chaîne de propriété du LOSC.
Samedi, c'était au tour de L'Équipe de révéler que Gérard Lopez avait eu recours à un endettement et non à ses fonds propres pour acheter le club. Ce que le LOSC a officiellement démenti. Ces enquêtes ne font état d'aucune pratique illégale mais questionnent plutôt le risque encouru par ces choix, la nature du projet et la véritable surface financière de l'acquéreur. Les nouveaux dirigeants du LOSC ont toutefois été auditionnés par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le 27 janvier, qui a validé leur budget et leur a donné le feu vert pour recruter 7 nouveaux joueurs au dernier jour du mercato.