Genii Capital, l'une des sociétés d'investissement de l'homme d'affaires luxembourgeois Gérard Lopez, en passe de racheter le LOSC, a publié ses comptes de l'année 2015 ce mercredi, affichant un résultat négatif de 57 millions d'euros.
Selon le Luxemburger Wört, qui a révélé l'information, les comptes de l'année 2015 ont été publiés avec six mois de retard ce mercredi. Nous avons pu, nous aussi, les consulter. L'exercice s'est conclu sur une perte record de 57 millions d'euros pour Genii Capital, société luxembourgeoise co-détenue par Gérard Lopez et son associé Eric Lux. C'est par l'intermédiaire de cette structure que les deux hommes d'affaires détenaient l'écurie Lotus de Formule 1, cédée en décembre 2015 pour l'euro symbolique à Renault et qui ne figure plus parmi les actifs de son bilan consolidé.113 millions de dettes
Genii Capital détient aussi les parts de Gérard Lopez et Eric Lux dans Gravity Sport Management, une structure qui gérait les carrières et contrats de plusieurs pilotes (Romain Grosjean, Nicolas Prost, Esteban Ocon...) et touchait en retour des pourcentages sur leurs revenus. Cette société a été placée en liquidation judiciaire en avril 2015, à la suite d'un violent conflit avec un co-actionnaire, l'entrepreneur italo-luxembourgeois Flavio Becca qui avait un tiers du capital. Genii Capital possède également le domaine du Manoir de Ban, ex-résidence suisse du légendaire comédien Charlie Chaplin, transformé en musée, et d'autres sociétés, notamment immobilières.Genii Capital affichait à l'issue de l'année 2015 une dette de 113 millions d'euros. Selon le Luxemburger Wört, la société n'est jamais parvenue à dégager des bénéfices substantiels depuis sa création (+41 000 euros seulement en 2008 et en 2013). "La société Genii Capital est une société privée, dont la totalité des fonds provient des fonds propres d’Eric Lux et de Gérard Lopez", a tenu à préciser un porte parole de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois. "Genii Capital n’a aucune dette, ni externe, ni bancaire. L’entièreté de sa dette est liée au groupe. Ces chiffres ne viennent en aucun cas perturber les autres activités. Le groupe qui gère l’ensemble des sociétés, dont Genii Capital, est quant à lui bénéficiaire". Sans plus de précisions sur le montant dudit bénéfice.
Nous avons demandé d'ailleurs quel était ce groupe auquel le porte-parole se référait. Car Genii Capital était détenu à sa création, en juillet 2008, à 85% par Eric Lux et à 15% par sa holding Ikodomos, Gérard Lopez n'ayant été nommé administrateur et président du conseil d'administration que deux mois plus tard. Aucun tranfert d'actions n'a fait depuis l'objet d'une publication dans les documents consultables auprès du registre de commerce luxembourgeois. Nous n'avons pas eu réponse.
Ce qui est sûr, c'est que Genii Capital n'est pas le seul "business" de Gérard Lopez, qui est impliqué dans d'autres sociétés d'investissement comme Mangrove Capital Partners (nouvelles technologies, droits intellectuels ou de propriété) au Luxembourg ou le Nekton Group (pétrole, gaz, énergie) à Hong-Kong (Chine). Le rachat du LOSC, lui, doit se faire par l'intermédaire d'une société britannique, Victory Soccer, elle-même contrôlée par Chimera Consulting, une offshore domiciliée également à Hong-Kong. Deux structures qui, selon son entourage, lui appartiennent.
"L'acquéreur possède une grande capacité financière. Et il est compétent !", assurait le mois dernier Michel Seydoux, l'actuel président et actionnaire majoritaire du LOSC. En plus des Dogues, Gérard Lopez chercherait à acquérir d'autres clubs de football, notamment celui de Gil Vicente, en deuxième division portugaise. L'été dernier, il avait échoué à reprendre l'Olympique de Marseille, l'ancienne propriétaire lui ayant préféré l'Américain Frank McCourt.