Claude Merly, maire de Marchiennes, avait fait appel après avoir été condamné en première instance pour favoritisme. La cour d'appel de Douai a requis 5 fois la peine initialement prononcée.
Un véritable coup dur pour Claude Merly, le maire de Marchiennes. Ce 6 décembre, il était de nouveau jugé par la cour d'appel de Douai pour délit de favoritisme. Il aurait confié six chantiers communaux à des entreprises de son choix, au mépris des règles qui encadrent l'attribution des marchés publics.
En première instance, l'élu avait écope de 10 mois de prison avec sursis, et un an d'inéligibilité. C'est particulièrement cette sentence que Claude Merly ne voulait pas accepter : réélu en 2020 avec quelque 69% des voix, le maire comptait bien achever son mandat. Devant la cour d'appel, il a de nouveau plaidé la méconnaissance des procédures, la bonne foi, mais aussi la responsabilité de plusieurs tierces personnes.
Des arguments que la présidente et l'avocat général ont tour à tour balayés. Ce dernier a finalement requis, à l'encontre de Claude Merly, un an de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité, soit une peine quintuplée vis-à-vis de sa condamnation en première instance.
"Ce n'est pas à la Justice que j'en veux" : le maire réagit
"J'estime que cette sentence est très, très sévère, a réagi le maire auprès de France 3. Je ne conteste pas des erreurs, mais il n'y a eu aucun enrichissement personnel ! Moi, je suis propre, je n'ai jamais détourné un centime. J'ai travaillé 39 ans à la Poste sans jamais une remontrance. Je n'ai pas été élevé comme ça, c'est tout" tranche Claude Merly.
"Que voulez-vous, ça n'a pas plu que je fasse appel, estime l'élu. Mais si je l'ai fait, ce n'est pas pour le plaisir d'embêter la Justice, c'est vis-à-vis de ma population. Si je n'avais pas fait appel, ça aurait voulu dire que j'étais responsable. Mais avec tout ce qu'on a raconté sur moi, je me mets à la place de ceux qui m'ont jugé, on finit par se dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Ce n'est pas à la Justice que j'en veux, ce sont à ces gens qui m'ont dézingué."
Le délibéré doit être rendu le 31 janvier. Si les réquisitions de l'avocat général sont suivies, le maire de Marchiennes devra sans doute quitter son poste dès février 2022.