Le débat parlementaire sur l'immigration s'ouvre aujourd'hui.
Une situation devenue "insupportable": dans une tribune publiée lundi, treize maires, dont ceux de Toulouse et Paris, appellent l'État à trouver une solution "pérenne" pour l'accueil des migrants qui s'entassent dans des "campements de fortune" et à ne plus se "décharger" sur les villes.
"Malgré les dispositifs mis en place par l'État et les efforts réalisés en matière de création de places d'hébergement", la situation dans les camps "ne cesse de se dégrader", dénoncent dans une tribune parue sur le site internet de Libération les maires de Lille, Grande-Synthe ou encore Troyes, le jour de l'ouverture du débat parlementaire sur l'immigration.
La situation des réfugiés dans notre pays est dramatique. Nous, Maires, demandons à l’État leur mise à l’abri avant l’hiver et à être reçus sans délai pour échanger sur le dispositif d’accueil et d’orientation des réfugiés : c’est sa compétence.https://t.co/7v5OOv0Unx
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) October 7, 2019
Dans ces camps informels et souvent insalubres, "on compte chaque jour plus d'hommes, de femmes et d'enfants (...) dans une situation d'extrême vulnérabilité", poursuivent les édiles, rappelant l'urgence d'agir alors que se profile l'hiver.
"À court de moyens"
Mises à disposition d'hébergements, de gymnases ou encore de douches, créations de centres humanitaires... Selon ces maires, qui souhaitent replacer l'accueil des migrants au cœur d'un débat que le gouvernement veut axer sur la forte demande d'asile, leurs villes ont pris leur part dans l'effort collectif.
"À leurs côtés, nombreuses sont les associations, les entreprises, les citoyens qui s'engagent pour mettre fin à une réalité devenue insupportable", rappellent-ils. "Mais cette mobilisation, aussi soutenue soit-elle, ne doit pas avoir pour effet de décharger l'État de compétences qui sont les siennes. D'autant que, si les acteurs de terrain ne manquent pas d'idées, ils arrivent à court de moyens", déplorent encore les maires.
"Nous, maires, exigeons la mise à l'abri inconditionnelle des personnes présentes sur notre territoire puisque le droit impose que toute personne (...) soit prise en charge avant son éventuel renvoi" est-il encore ajouté.
Outre Martine Aubry à Lille et Martial Beyaert, à Grande-Synthe, la tribune a été signée par Nathalie Appere (Rennes), François Baroin (Troyes), Philippe Bouyssou (Ivry-sur-Seine), Meriem Derkaoui (Aubervilliers), Dominique Gros (Metz), Anne Hidalgo (Paris), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Eric Piolle (Toulouse), Roland Ries (Strasbourg), Johanna Rolland (Nantes) et Laurent Russier (Saint-Denis).