Ce 8 septembre, le palais royal a diffusé un communiqué faisant état des inquiétudes des médecins concernant la santé de la reine Elizabeth II. La souveraine de 96 ans est finalement décédée le soir même, peu après 19h30.
La reine Elizabeth II, souveraine du Royaume-Uni, s'est éteinte ce 8 septembre 2022 à 19h30, dans sa résidence d'été, en Ecosse, entourée de ses proches. Son décès survient quelques mois à peine après son jubilé de platine marquant ses 70 ans de règne, le plus long de toute la couronne britannique.
Toute la journée, le pays a retenu son souffle. Dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, le palais de Buckingham avait annoncé que la souveraine était placée sous surveillance médicale, ses médecins se disant "préoccupés" même si "la reine continue de se sentir bien". Depuis un an, diminuée par un séjour à l'hôpital sur lequel très peu d'informations avaient filtré, elle sortait peu en public, déléguant de plus en plus d'apparitions au Prince Charles et au Prince William.
Après ces annonces, toute la famille royale s'est rendue en urgence au château de Balmoral, en Ecosse, la résidence d'été de la reine. Son héritier Charles, 73 ans, était le premier arrivé avec sa femme Camilla et sa fille Anne, bientôt suivi par ses frères, les princes Andrew et Edward. Le prince William, deuxième dans l'ordre de succession, et son frère Harry, les ont rejoints dans la journée.
La presse britannique, elle, se préparait au pire. Comme l'expliquait la BBC, le palais de Buckingham est rarement aussi explicite dans ses communiqués de presse. Vêtus du noir du deuil comme le veut l'étiquette, les journalistes de tout le pays ont commencé à entourer le château de Balmoral. Peu à peu, des anonymes visiblement inquiets se sont eux aussi rassemblés, sous les fenêtres de Buckingham Palace ou devant le mémorial de la Reine Victoria. La triste confirmation tombe quelques heures plus tard. C'est le choc pour tout un pays, tant la reine semblait une figure éternelle.
Elizabeth II, ce sont deux images qui n'ont jamais cessé de s'entrechoquer : la souveraine digne, attachée à la tradition et à l'étiquette, et la femme pleine d'humour qui s'est toujours jouée des conventions. En 1942, âgée de 16 ans à peine, elle avait pressé son père de la laisser s'engager dans l'effort de guerre de la Seconde Guerre mondiale, gagnant aussi une réputation de courage et de poigne.
Elizabeth II et le Nord, une longue histoire d'amour
La reine Elizabeth II a aimé le Nord de la France, qui le lui a toujours bien rendu. La souveraine a fait plusieurs visites dans le Nord et le Pas-de-Calais, tout au long de son règne. C'est aux villes de Lille et de Roubaix qu'elle consacre, en 1957, une journée entière de sa toute première visite officielle hors du Royaume-Uni. A Lille, elle salue la solidarité des nordistes dans la lutte contre la barbarie nazi, avec le dépôt d'une gerbe de fleurs sur le monument aux morts de la Place Rihour. A Roubaix, elle visite les industries textiles de pointe, la célèbre Lainière de Roubaix s'est entièrement drapée de bleu, sa couleur préférée, pour lui faire honneur.
Elizabeth II reviendra en 1994, pour l'inauguration du tunnel sous la Manche. Elle s'exprime pour l'occasion en Français : "Je vous remercie de me réserver un tel accueil. Il m'a été donné de venir en France souvent, mais jamais dans pareilles circonstances, entame-t-elle, articulant avec application pour s'assurer d'être comprise. "C'est la première fois de l'Histoire que les chefs d'Etat de France et de Grande-Bretagne se rencontrent sans avoir dû prendre le bateau, ni l'avion. (...) Mr le Président, le peuple français et le peuple Britannique, aussi différents soient-ils, et en dépit de notre rivalité séculaire, se complètent bien. Mieux sans doute qu'il n'y paraît à première vue."
En 2007, elle sera aussi présente à Vimy (62) lors d'une cérémonie d'hommage aux soldats canadiens tombés pendant la Première Guerre mondiale. "A leur souvenir éternel, à ceux qui ont récemment perdu la vie en Afghanistan, et à tous ceux qui ont servi la cause de la liberté, je dédie de nouveau ce mémorial magnifiquement restauré", déclare-t-elle dans un discours rédigé à moitié en Français et à moitié en Anglais.
