Originaire de Wignehies (59), Eric de Putter avait été poignardé à mort le 8 juillet 2012 à Yaoundé au Cameroun. Deux suspects avait été arrêtés rapidement puis relâchés. Sept ans après, l'affaire menace d'être close faute d'avancées. Nous avons rencontré sa famille, qui réclame justice.
Sept ans de procédure judiciaire. Autant d'années que Jean et Ellie de Putter se battent pour retrouver le meurtrier de leur fils.
Eric de Putter avait été poignardé à mort le 8 juillet 2012 à Yaoundé au Cameroun.
Deux suspects avait été arrêtés rapidement après le meurtre puis relâchés. Aujourd'hui, l'enquête est au point mort et le juge d'instruction menace clore le dossier, faute d'avancées.
"Depuis la mort d’Eric, je me dit qu'on ne saura jamais", souffle Ellie de Putter, la mère d'Eric de Putter. "Le Cameroun c’est… On ne saura jamais, je l’ai dit au juge d’instruction".
Des faits de corruption dénoncés dans une lettre ouverte
Originaire de Wignehies près de Fourmies, Eric de Putter était enseignant en théologie, en mission dans une université protestante de Yaoundé. Quelques semaines avant sa mort, il avait dénoncé des faits de corruption dans une lettre ouverte.
Deux suspects ont rapidement été arrêtés après le meurtre mais depuis, l'enquête piétine. La justice camerounaise refuse de coopérer, pour des raisons politiques d'après sa famille.
"On l’a fait taire", expose Jean de Putter, le père du Nordiste assassiné. "Ce qui nous révolte particulièrement, c’est que nous avons très très vite compris que la justice ne pouvait rien, qu’il y avait un blocage diplomatique."
Coopération bloquée avec le Cameroun
Pourtant, le Cameroun a signé un accord de coopération judiciaire avec la France en 1974. Pour l'avocat de la famille, l'attitude du pays africain a enterré l'enquête française.
"Il y a un plafond de verre qui n’a jamais pu être percé. Ce plafond de verre c’est la coopération avec le Cameroun", analyse Maître William Bourdon avocat de la famille. "Le Cameroun ne coopère pas avec les juges français dans les dossiers à couleur politique"
La famille de Putter compte continuer à se battre pour que justice soit faite.
Eric aurait eu 38 ans aujourd'hui. Il laisse derrière lui une fille, née 6 mois après sa mort.