Pourquoi Mons-en-Pévèle est-il un des plus beaux villages du Nord Pas-de-Calais ?

C'est une petite commune qui brille une fois par an, sous les pneus des coureurs du Paris-Roubaix... et qui ne manque pourtant pas d'autres atouts. On vous fait découvrir Mons-en-Pévèle, un des plus beaux villages du Nord Pas-de-Calais.

À la frontière du Nord et du Pas-de-Calais, juchée sur un monticule, se trouve Mons-en-Pévèle. Le village de quelque 2100 habitants a une riche histoire, associée à celle des Flandres, et ses pavés sont devenus un mythe du Paris-Roubaix. 
 


C'est où Mons-en-Pévèle ?

À mi-chemin entre Lille (22 km) et Douai (18,5 km), la commune de Mons-en-Pévèle est traversée par deux départementales distinctes : la D120 dans l'axe Nord-Sud et la D954 dans le sens Est-Ouest.
 

La gare la plus proche se trouve à Libercourt, dans le Pas-de-Calais. Elle est desservie par les trains TER Hauts-de-France, sur les lignes Lille-Douai et Lille-Lens. 
  
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Ce qu'il faut savoir sur Mons-en-Pévèle

L'existence du village était déjà attestée dès 673 (sous le nom de Monte) mais c'est en 1304, à la fin de la Guerre de Flandre, qu'elle devient célèbre pour la victoire qu'y obtient le roi de France.
 


La bataille de Mons-en-Pévèle

Tout commence deux ans plus tôt, en 1302 à Bruges : la tension entre les partisans du roi de France Philippe Le Bel (majoritairement des bourgeois et des nobles) et les partisans du comte de Flandre Gui de Dampierre (surtout au sein du peuple) a dégénéré jusqu'au massacre nocturne de près d'un millier de partisans français.
 

En réponse, le roi de France a envoyé son armée livrer bataille à Courtrai, mais elle a été lourdement battue à la "Bataille des Éperons d'Or".

Philippe Le Bel tient finalement sa revanche à Mons-en-Pévèle, le 18 août 1304 : par une chaleur caniculaire, la cavalerie française charge sur l'armée flamande (qui boude la chevalerie, par méfiance envers la noblesse). Les Français s'emparent des provisions des Flamands qui, affamés et surtout assoiffés, font mine de battre en retraite.
 
Mais deux colonnes distinctes se forment alors et chacune attaque une partie de l'armée française. Le roi Philippe Le Bel, isolé, manque de périr mais la cavalerie repousse de justesse l'assaut, offrant une victoire décisive au royaume.
 


Des pavés incontournables

Aujourd'hui, on parle surtout de Mons-en-Pévèle au premier week-end du mois d'avril : son secteur pavé, classé 5 étoiles, est l'un des moments phares (et des secteurs les plus durs) de l'Enfer du Nord.
 

Long de près de 3000 mètres, le secteur qu'on appelle "Pavé du Blocus" été emprunté pour la première fois en 1978. Depuis, il a chaque année fait partie du parcours, à l'exception de l'édition 2001.
 
Situé dans les cinquante derniers kilomètres de l'arrivée, c'est un endroit qui a vu se décider le podium de certaines éditions mythiques, comme l'attaque de Stijn Devolder qui a permis en 2008 la deuxième victoire de Tom Boonen, ou bien en 2010 quand Fabian Cancellara a pris le dessus sur la "dure des dures".
 

Il a également figuré dans le parcours du Tour de France 2014, et compte également quelques passages des 4 Jours de Dunkerque.

 

Les incontournables de Mons-en-Pévèle


La salle des batailles

Sans surprise, la commune de Mons-en-Pévèle rend hommage à la bataille qui s'est déroulée sur son sol... mais pas seulement. Sa "salle des batailles" installée dans la médiathèque municipale s'intitule "D'une bataille à l'autre" et traite également de la bataille de Bouvines.
 

Celle-ci s'est produite en 1214, 90 ans avant la bataille de Mons-en-Pévèle, et a vu le royaume de France affronte,r près de Lille, une coalition formée par le Saint-Empire romain germanique, le Comté de Flandre et le royaume d'Angleterre. Le roi français Philippe Auguste y a remporté la victoire malgré son infériorité numérique (7000 hommes contre 9000 en face)

La salle des batailles traite de ces deux victoires à travers une exposition interactive de 120 m² qui permet à la fois de retracer le fil de ces deux épisodes, mais aussi de se familiariser avec les figures historiques qui leur sont associées et de découvrir la vie quotidienne aux XIIIe et XIVe siècles.


L'église Saint-Jean-Baptiste

Il s'agit du point culminant de la Pévèle (46 mètres de hauteur avec la flèche), construit dans le style néo-gothique, vraisemblablement au XIe siècle et visible depuis les villages environnants.
 

L'église Saint-Jean-Baptiste a dû être reconstruite plusieurs fois, et sa dernière reconstruction date de 1819 après un incendie qui n'avait épargné que ses murs. Jusqu'au XIXe siècle, la flèche devait être régulièrement réparée. Aujourd'hui encore, l'édifice reste fragile et la commune de Mons-en-Pévèle compte sur les dons pour assurer sa restauration.
 
 


Le château d'eau

Un peu à l'écart de la route, surplombant le mont, le château d'eau offre un autre panorama original en marge du village. Il a été construit en 1890 et se distingue des autres châteaux d'eau par sa forme, qui ressemble à celle d'une forteresse. Il s'étend sur 7000 m².
 

Ses réservoirs ont été construits entre 1860 et 1930 pour desservir la métropole lilloise en eau. L'édifice est très rarement visitable, mais on trouve à l'intérieur deux salles voûtées dans lesquelles se trouvent des bassins, contenant respectivement 4000 m3 et 4200 m3 d'eau.
 

 

Une curiosité à ne pas manquer à Mons-en-Pévèle


Le Pas Roland, qui sert de belvédère naturel et de point d'observation, est un lieu semi-mythique du village : sa forme de fer à cheval, peu naturelle, a inspiré une légende locale.
 

Elle raconte que Roland, neveu de Charlemagne, s'était arrêté à la fontaine Saint-Jean (aujourd'hui classée) avec son cheval réputé immense. Dans l'une des versions, ce dernier accablé par la fatigue aurait trébuché, dans une autre il aurait usé de son sabot pour chasser les moustiques qui le harcelaient. 

Quoi qu'il en soit, l'histoire raconte que le coup aurait propulsé une motte de terre jusqu'à Tournai (à 25 km !) pour y former le mont Saint-Aubert. Le trou ainsi laissé à Mons-en-Pévèle aurait formé le Pas Roland.
 

La réalité est un peu plus terre à terre : il s'agit en réalité d'une ancienne carrière de grès de Pève : une roche typique de l'endroit et formée à partir d'animaux fossiles, du plancton marin. 

La roche a notamment été utilisée pour les fondations de l'église Saint-Jean Baptiste, et c'est également dans ce matériau qu'a été construite la stèle de la paix, érigée en 2004 pour fêter le 700e centenaire de la bataille franco-flamande. Cette dernière "témoigne de l'amitié entre les habitants de Bruges et de Mons-en-Pévèle" et "rend hommage à la recherche de la paix entre les peuples".
 

La stèle a toutefois été vandalisée en 2017, comme le rapporte La Voix du Nord, et est donc depuis deux ans privée de son bouclier.

 

Une balade à faire à Mons-en-Pévèle


Il existe un circuit de balade à la découverte du Mont de Pévèle, qui offre deux itinéraires possibles à travers les routes de campagnes et une ancienne voie ferrée : l'un compte 10 km de promenade (entre 2H30 à 3H20), mais une variante de 5 km (à faire en 1H40) est possible via un raccourcu le long de la RD 954.
 

Le point de départ se trouve sur le parking situé derrière l'église Saint-Jean-Baptiste.
 
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