Réforme des retraites : six jeunes nous disent pourquoi ils se mobilisent "plus que jamais"

Pour cette 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les jeunes seront plus nombreux. Selon les renseignements territoriaux, ils étaient 30 000 le jeudi 23 mars. Un chiffre qui "pourrait doubler, voire tripler" ce mardi 28 mars.

Ce mardi 28 mars, la mobilisation des jeunes est forte sur les campus et dans les lycées. Rien que dans la métropole lilloise, on peut noter le blocage des universités de Lille 1, de Lille 3 ou encore de Tourcoing.

Des assemblées générales sont prévues à la mi-journée. Une jeunesse également mobilisée dans les cortèges comme à Calais ou Valenciennes.

"Mon père bloque l'usine Benedicta de Seclin. Moi, je bloque mon lycée. Ma famille est très engagée. Je baigne dedans depuis toute petite. J'ai fait mes premières manifs en poussette. Je suis mobilisée contre la réforme des retraites, mais aussi contre le 49.3. Cette réforme est sexiste et illégitime. En tant que jeune, on fait des études de plus en plus longues.

La retraite à taux plein, on ne l'aura pas à 64 ans. Il y a un ras-le-bol général. Les changements climatiques, le covid… On en a marre d'être la génération sacrifiée !"

"Nous, on pense à notre avenir. La retraite à 64 ans, c'est trop pour nous. Monsieur Macron, pourquoi la retraite à 64 ans ? Les jeunes, ils vont être au chômage deux ans de plus et après vous allez dire qu'il y a trop de chômeurs ! Moi, je travaille dans la mécanique auto. A 64 ans, mon dos, il sera complètement HS ! On est obligé de penser à notre santé".

"C'est sûr qu'il y a un trop plein. Il y a plein de réformes qui passent, comme la réforme du bac, et on ne nous écoute pas. Dès la rentrée, on est stressé par rapport à notre bac. Cette réforme, elle est invivable. Parcoursup, c'est invivable. J'ai plein de potes qui font de la phobie scolaire. On n'a même pas le temps de se bouger.

Les jeunes, ils sont stressés par les cours, par le bac. On est enfermés et on n'a même plus le temps de se révolter. Là ce qui est important, c'est que ça bouge. Les parents sont épuisés. Les femmes sont défavorisées par rapport au minimum de retraites. Nous, on ne veut pas ça ! Nous, on est là, on pense à tout le monde".  

"Je me mobilise pour défendre la retraite de mes parents, mais aussi la mienne. J'ai 21 ans. Je suis en troisième année pour devenir éducatrice spécialisée. Je trouve ça important de défendre la cause.

Je comprends que sortir du lycée ou des cours, ça peut être compliqué. Il y a des heures à récupérer après. Mais si la jeunesse ne se mobilise pas maintenant, après ce sera trop tard. Ce sera pour la vie. Je finis dans quelques mois. Je pense déjà à comment je vais cotiser".

"C'est nous qui devons prendre en main le mouvement. On sait que, pour les travailleurs, c'est de plus en plus dur. Ça fait des journées et des journées de grève. Nous, on a très peu à perdre. Partout dans le pays, c'est dans les facs et dans les lycées que ça grossit.

Le gouvernement a beaucoup à attendre de sa jeunesse. Cette réforme est profondément injuste. C'est une réforme antisociale et antidémocratique. La seule réponse du gouvernement, c'est le 49.3 et les matraques. Nous, on va bloquer le pays et c'est comme ça qu'on va les faire reculer".

"Cette réforme va toucher notre entrée dans le travail. Pour les jeunes, 9 emplois sur 10 sont dus à un départ à la retraite. Un emploi pour les jeunes aujourd'hui c'est 27 ans. Si on allonge de deux ans, c'est encore plus tard. Moi, je n'imagine pas avoir un emploi stable seulement dans 10 ans.

Et puis, les jeunes en ont marre des arguments fallacieux du gouvernement comme par exemple sur le minimum retraite. Emmanuel Macron a peur que les manifestants et la rue veuillent délégitimer les institutions démocratiques. Nous, on trouve que c'est lui qui les délégitime.

Il n'y a plus de discours social. Le 49.3, c'est l'un des plus gros dénis de démocratie. On sort dans la rue pour montrer qu'on a honte qu'ils soient nos représentants, qu'ils n'écoutent plus la rue, leur peuple."

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