Jugés en comparution immédiate, ils écopent respectivement de 18 mois de prison dont 6 avec sursis et de 15 mois de prison dont 9 avec sursis.
Actes "ridicules", comportement "complètement idiot". Jeudi 3 août 2023, devant le tribunal de Lille, deux jeunes hommes à peine majeurs ont été jugés pour avoir participé aux dégradations du Colisée de Roubaix lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel, dans la nuit du 29 au 30 juin dernier.
Interpellés et placés en garde à vue mardi 1er août, ils ont été identifiés grâce à la vidéosurveillance et à des prélèvements biologiques. Une troisième personne, mineure, a elle aussi été interpellée et sera prochainement convoquée devant le tribunal pour enfants.
Un an de prison ferme
Jugé en comparution immédiate, le premier a été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis et le second à 15 mois de prison dont 9 avec sursis et le reste sous bracelet électronique. Les deux ont également été condamnés à 140 heures de travaux d’intérêt général.
Maître Mathilde Delwaulle, l’avocate de l’un des prévenus, a rappelé dans sa plaidoirie que l’enquête avait permis d’identifier "5 ou 6" jeunes ayant participé aux dégradations du théâtre roubaisien alors qu’ils étaient "entre 40 et 50 le soir des faits". Selon elle "c’est eux qui vont trinquer pour tout le monde".
"À la base, je voulais juste manifester"
Son client a caractérisé ses actes de "ridicules". "À la base je voulais juste manifester" après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre le 27 juin lors d'un contrôle routier, "mais j'ai été pris par le mouvement", se justifie le jeune homme également poursuivi pour avoir jeté un mortier en direction de la police.
C'est l'effet de groupe, je me suis laissé emporter (après) un sentiment d'injustice.
L'un des deux prévenus au tribunal de Lille, jeudi 3 août 2023
Jugé à ses côtés, le second prévenu, accusé notamment d'avoir jeté un pavé sur une vitre du théâtre, a estimé que son comportement avait été "complètement idiot". "C'est l'effet de groupe, je me suis laissé emporter" après "un sentiment d'injustice", a-t-il expliqué.
Le "drame de Nanterre" dont "les circonstances méritent d'être éclaircies" a créé "un émoi populaire et c'est normal", a affirmé le procureur lors de ses réquisitions. "Mais à quel moment on dégrade son propre cadre de vie, celui de sa famille, de ses copains ?", a-t-il questionné s'adressant aux prévenus.
Avec AFP