Trafic de drogue à Lille : deux compagnies de CRS en renfort

La maire (PS) de Lille Martine Aubry a annoncé vendredi l'arrivée de deux compagnies de CRS, soit 120 hommes, pour faire face à la recrudescence des violences liées au trafic de drogue.

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"Ces deux compagnies sont désormais là, depuis 48 heures. Les CRS ne sont pas des policiers, ils ont une action beaucoup plus forte et surtout des moyens d'intervention et de démantèlement de ces mafias beaucoup plus lourdes", a affirmé Mme Aubry lors d'une conférence de presse. Dans une lettre datée du 22 mars, Martine Aubry avait alerté le Premier ministre Bernard Cazeneuve "sur la situation d'insécurité à Lille" alors que "quatre affaires d'agressions par armes à feu on eu lieu en moins d'un mois sur fond de trafics de stupéfiants".

Reportage de Jean-Louis Manant et Sébastien Gurak

Dans un courrier daté du 30 mars, M. Cazeneuve explique que "la DDSP de Lille a bénéficié en continu depuis le 1er novembre d'une unité complète de CRS réduite de moitié ces deux dernières semaines en raison de la situation au camp de la Linière (camp de migrants de Grande-Synthe, NDR). Ce volume vient d'être rehaussé à hauteur de deux unités afin d'agir face au problème des trafics", a écrit le chef du gouvernement. Selon Mme Aubry, la présence de CRS en 2015 à Lille avait conduit "à des progrès incroyables" dans la lutte contre la drogue. Mais les attentats islamistes qui ont frappé la France et le démantèlement de la "Jungle" de Calais avaient conduit les CRS à effectuer d'autres missions.



"Il faut des actions fortes pour faire reculer les dealers", a assuré Mme Aubry, qui s'est dite "très préoccupée par la présence d'armes" conduisant à "des règlements de comptes". Parmi les zones "prioritaires" définies par la municipalité et en accord avec la préfecture figurent les quartiers de Moulins, de Fives et de Wazemmes où se trouvent "des bandes qui ne sont pas seulement des Lillois", selon Mme Aubry. Lille est considérée par les services de police comme une plaque tournante du trafic d'héroïne en France, du fait notamment de sa proximité avec la Belgique et les Pays-Bas, avec des prix beaucoup plus bas que dans le reste du pays. Selon une source policière, la recrudescence récente des violences est due à une recomposition de la répartition des points de vente de la drogue après une série d'importantes opérations policières à Lille-Sud fin 2016 et début 2017.

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