La maire de Lille Martine Aubry (PS) a demandé au Premier ministre l'affectation de deux compagnies de CRS dans sa ville pour lutter contre les trafics de drogue, dans une lettre rendue publique samedi, au lendemain d'un règlement de comptes qui a fait trois blessés par balles.
Dans cette lettre, datée du 22 mars mais remise à la presse samedi, Mme Aubry "alerte" Bernard Cazeneuve "sur la situation d'insécurité à Lille"
alors que "quatre affaires d'agressions par armes à feu on eu lieu en moins d'un mois sur fond de trafics de stupéfiants". La maire de Lille y rappelle que M. Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, avait annoncé en septembre 2015 l'affectation de deux compagnies de CRS pour la métropole lilloise, mais, qu'avec les attentats du 13 novembre et le démantèlement de la "Jungle" de Calais, ces deux compagnies avaient dû partir.
Des CRS partis... à Calais
"Les conséquences du retrait de ces effectifs de CRS n'ont pas manqué de se faire sentir rapidement: les réseaux se sont réactivés immédiatement et les trafiquants ont aussitôt réoccupé le terrain. Depuis lors, la situation se dégrade peu à peu", a estimé la maire. Aussi, "je souhaite réitérer auprès de vous notre demande insistante pour que ces compagnies reprennent du service sur notre territoire dans les meilleurs délais", a ajouté Martine Aubry pour qui "la présence de policiers sur le terrain" est "le plus sûr moyen d'endiguer le développement" des trafics.Cette lettre "ne devait pas être diffusée, mais les événements survenus vendredi soir nous a poussé à le faire", a indiqué lors d'une conférence de presse Franck Hanoh, adjoint en charge de la sécurité. Il a indiqué qu'en 3 semaines de pésence des CRS en 2015 Porte d'Arras, 17 trafics avaient été démantelés.
Opération de police ce samedi soir
Vendredi soir, trois personnes ont été blessées par balles dans le quartier populaire de Moulins, au sud de Lille, dans un probable règlement de comptes entre trafiquants de drogue. Lille est considérée par les services de police comme une plaque tournante du trafic d'héroïne en France, du fait notamment de sa proximité avec la Belgique et les Pays-Bas.En attendant sur le terrain, Porte d'Arras, l'enquête se poursuit alors que le tireur serait toujours en fuite. Ce samedi soir, une opération de police a été organisée dans le quartier. Une quarantaine de CRS et de policiers de la sécurité publique y ont participé. Selon La Voix du Nord, ils ont contrôlé 130 personnes et 85 véhicules. Une manière d'occuper le terrain au lendemain de la fusillade."L'objectif est d'occuper le terrain", martèle la police. 131 personnes et 85 véhicules contrôlés : plusieurs infractions et arrestations2/2
— Benjamin Duthoit (@BduthoitVDN) 25 mars 2017