Sébastien Raoult interpellé ce mercredi 4 décembre, à son atterrissage à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Le hackeur français avait été condamné à 3 ans de prison aux Etats-Unis, avant des remises de peine. Dans l’intervalle, une enquête pour une autre affaire avait été ouverte en France.
Le parquet de Paris indique que Sébastien Raoult, originaire des Vosges, a été arrêté à la suite d’un mandat d’amener. L'homme de 23 ans doit être présenté à un juge d’instruction, avant une éventuelle mise en examen. Une enquête a été ouverte en octobre 2022, par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.
Elle porte "sur la mise en vente en 2021-2022 d'un logiciel permettant de scanner les vulnérabilités de serveurs de mails (SMTP) de la société Amazon Web Service (AWS) puis d'en prendre frauduleusement le contrôle", a précisé le ministère public.
Malgré cette interpellation par la police de l’air et des frontières de l’aéroport parisien, ses proches sont tout de mêmes heureux de son retour en France.
Un retour puis l’interpellation par la police
À Épinal (Vosges), la nouvelle de son retour dans l’Hexagone était attendue par son père Paul Raoult. "C’est un grand soulagement, même si j’aurais préféré le serrer dans mes bras à sa sortie. Il a été interpellé à son arrivée à l’aéroport de Roissy, par la police de l’air et des frontières, suite à un mandat d’amener émanant d’un juge du tribunal de Paris. La police de l’air et des frontières m’a appelé pour me dire qu’il était avec eux, et qu’ils allaient le transférer au tribunal de Paris", confie-t-il à France 3 Lorraine. Le sexagénaire indique ensuite ignorer ce qu’il en est des motifs exacts de cette interpellation.
L’avocat de Sébastien Raoult, Philippe Ohayon, ajoute de son côté que la famille de son client était "soulagée de son arrivée en France, malgré cette énième péripétie". "Le juge américain a bien compris que Sébastien Raoult n'était pas le méchant hackeur tel que présenté initialement", complète-t-il.
De nouvelles investigations en France
Dans le cadre de cette enquête ouverte en France, le parquet de Paris précise que "les accès à ces serveurs compromis étaient revendus par le biais de la messagerie chiffrée Telegram à des utilisateurs disposant ainsi d'accès à des serveurs d'envoi de mails en masse pour des campagnes de 'phishing' prêtes à l'emploi". Elle a été confiée à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C), au sein de la préfecture de police de Paris.
Précédemment, Sébastien Raoult avait été condamné en janvier dernier aux Etats-Unis. Une peine de trois ans d'emprisonnement ferme lui avait été infligée, après avoir plaidé coupable des faits d'escroquerie informatique et d'usurpation d'identité aggravée. Il avait été accusé d’avoir "piraté et revendu les données d'une soixantaine d'entreprises", comme l’indique notre article. Le Vosgien doit aussi rembourser cinq millions de dollars pour les pertes causées aux firmes victimes. L’homme est finalement rentré en France ce mercredi matin, après avoir obtenu des remises de peine.
Cette incarcération aux États-Unis faisait alors suite à une extradition, après qu’il a été arrêté au Maroc en mai 2022. Sébastien Raoult s’était à l’époque établi dans ce pays, depuis quelques mois.
