Selon le dernier point de l'Agence régionale de santé, le taux d'incidence dans la région est en forte augmentation avec 612 cas pour 100 000 habitants contre 389 la semaine passée. Le département de l'Oise est le plus touché.
C'est une tendance à la hausse qui se confirme depuis le début du mois de juin. Selon le dernier bilan effectué par l'Agence régionale de santé (ARS), le taux d'incidence dans les Hauts-de-France est de 612 cas pour 100 000 habitants sur la semaine du 20 au 26 juin, alors qu'il était de 389 la semaine précédente.
Un rebond constaté aussi plus globalement au niveau national avec plus de 133 000 nouveaux cas sur la seule journée du jeudi 30 juin selon Santé publique France et une hausse du nombre d'hospitalisations. "On a en effet une remontée épidémique, liée à plusieurs facteurs, dont le premier c'est que de nouveaux variants sont apparus. Des variants du virus omicron notamment. Le bouclier immunitaire de la population a aussi tendance à faiblir. On est maintenant à distance des troisièmes doses pour ceux qui en ont eu", explique Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille.
Le département de l'Aisne affiche ainsi un taux d'incidence de 522 cas pour 100 000 habitants, celui du Nord est à 607, celui du Pas-de-Calais à 605, celui de la Somme à 623. L'Oise est le département le plus touché avec un taux d'incidence supérieur à la moyenne régionale : 687 cas pour 100 000 habitants. Soit une augmentation de 42% par rapport à la semaine précédente.
"C'est dû aussi à des taux d'incidence élevés en Île-de-France, il y a beaucoup de gens qui font les trajets entre l'Oise et l'Île-de-France tous les jours et donc cela peut expliquer ce taux plus élevé dans l'Oise que dans le reste de la région Hauts-de-France", analyse Faustin Gaden, directeur de cabinet à la préfecture de l'Oise.
Il est conseillé de prendre ses précautions
Pour le moment l'augmentation du taux d'hospitalisations n'est pas alarmante avec 142 personnes hospitalisées en plus sur une semaine dans la région dont 8 de plus en réanimation et soins intensifs. Mais cette flambée épidémique n'est pas à négliger pour le professeur Philippe Amouyel : "il ne faut pas que les hôpitaux aient à subir une nouvelle vague pendant l'été à un moment où ils sont fragilisés par les problèmes que l'on retrouve dans tous les hôpitaux, le manque de personnel, le manque de lits... Il faut à tout prix éviter que cette vague continue à monter. Les mesures, on les connaît, c'est la vaccination et les gestes barrières."
À l'approche des vacances, les autorités appellent au respect des gestes barrières, particulièrement dans les espaces clos, notamment dans les transports en commun. Mais l'idée d'un retour du port du masque divise à Beauvais comme à Lille. "Tant qu'il n'est pas obligatoire, je ne le mettrai pas", nous confie une passagère d'un bus beauvaisien. Même son de cloche à Lille : "je ne pense pas le remettre tout de suite parce que c'est vraiment une contrainte", affirme une passante. À l'inverse certains ont déjà pris les devants. "Moi je mets le masque, cela augmente tellement qu'il faut qu'on se préserve", estime un habitant de Beauvais.
Pour se préserver, le professeur Amouyel rappelle qu'il est important, pour ceux qui le souhaitent, de se faire vacciner. "Ceux qui ont eu deux doses, avec peut-être une infection omicron, il faut qu'ils se vaccinent pour leur 3e dose. Ceux qui ont plus de 60 ans, qui sont fragiles ou immunodéprimés vont faire la 4e dose et ce sera très utile parce qu'on va retrouver les enfants et les familles pendant l'été et il est important d'être bien protégés et d'éviter de faire une forme grave."
Pour le moment aucune mesure, comme le retour du port du masque ou du pass sanitaire, n'a été annoncée par l'exécutif. La Première ministre, Elisabeth Borne, recommande le port du masque dans les lieux clos et de "promiscuité".