Ascoval Saint-Saulve : les syndicats inquiets d'une éventuelle reprise par ArcelorMittal

Après plusieurs années difficiles à lutter pour la survie du site, les syndicats lui préfèrent les deux autres offres, de British Steel et de Liberty.

Les syndicats de l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord) s'inquiètent jeudi de la possibilité qu'ArcelorMittal reprenne ce site et celui de France Rail Industry d'Hayange, ce qui signerait leur "mort assurée", le groupe sidérurgique n'ayant pas besoin du site nordiste, selon eux, pour fournir l'usine mosellane.

L'espoir du côté des autres offres

Deux candidats, British Steel UK, racheté par le groupe chinois Jingye, et Liberty "offrent, enfin, les perspectives d'avenir et les avals industriels tant recherchés depuis des années par les différents acteurs du dossier Ascoval", écrivent dans un communiqué commun publié jeudi la CGT, la CFDT et la CFE-CGC

Ils affirment également que "la position de Bercy a toujours été de construire un groupe cohérent, Ascoval/France Rail Industry (Hayange), la seule solution pérenne".Le comité social et économique doit rendre vendredi un avis sur ces deux offres "qui se valent" et sont "également en parfait accord avec le projet de réindustrialisation et d''acier vert' tant prôné par Bercy en nous incluant à la reprise de la société France Rail Industry (FRI)".

Mais leurs "inquiétudes" et "étonnements" se portent sur ArcelorMittal qui "s'est bien positionné" sur FRI mais qui, "contrairement aux articles de presse" n'a porté "aucune marque d'intérêt" pour Ascoval. "Si c'était le cas, cela serait notre mort assurée", craignent les syndicats.

La crainte d'un abandon

Selon la CGT, ArcelorMittal n'a pas besoin d'Ascoval pour fournir Hayange en blooms (barres d'acier carrées destinée à a fabrication de rails, ndlr) : elle aurait la capacité suffisante avec une usine au Luxembourg et celle de Duisburg en Allemagne. Et pourrait à court terme se débarrasser d'Ascoval.

Le site sidérurgique de Hayange constitue le principal fournisseur de la SNCF, un actif considéré comme "stratégique" par le gouvernement français et qui nécessite donc le feu vert des autorités françaises. 

Lors d'une prochaine audience, le tribunal de commerce de Strasbourg doit examiner les offres de reprise de la holding de tête de FRI, selon Grégory Zabot, représentant CFDT, interrogé ce jeudi. Outre Arcelor, seraient sur les rangs Jingye, Olympus, Liberty et l'Indien Jindal, a-t-il indiqué.

"Le gros débat, c'est qui va acheter Ascoval en même temps. On pourrait éliminer Jindal et Arcelor, il ne resterait donc plus que Liberty, Jingye et Olympus", qui, s'il ne vend pas Ascoval, garderait l'entreprise et prendrait FRI", a-t-il ajouté.

La CFDT de FRI "ne s'est pas positionnée (sur les offres), personne ne nous fait rêver. Sur le papier, c'est Jingye mais il n'est pas aimé à Bercy..."

Un contrat tripartite signé en novembre 2019 prévoit la fourniture de 140.000 tonnes par an pendant 4 ans de blooms par Ascoval à Hayange pour la fabrication de rails pour SNCF Réseau.

L'usine de Saint-Saulve, créée en 1975 par le sidérurgiste Vallourec, avait été reprise en 2019 par la holding Olympus après quatre années de déboires financiers. Olympus était la maison-mère de British Steel, laquelle a été placée en faillite et rachetée par Jingye, mais Ascoval n'a pas fait partie du périmètre de cette faillite.
 
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